Hello Elya ! Tu vas bien ?
Salut ! Oui, ça va, merci !
Commençons par les présentations, qui es-tu, d’où tu viens ?
Je suis Elya, je viens de terminer ma formation avec la promo X et j’habite en Bretagne, en pleine campagne. Avant O’clock, j’avais et j’ai toujours une entreprise de photo qui a évolué vers le webdesign, mes passions. J’en étais là avant d’arriver chez O’clock. Je pensais “J’apprendrais bien à coder” parce que dans ce domaine, ces compétences peuvent manquer.
Tu aurais pu apprendre à coder dans une autre école, pourquoi avoir choisi O’clock ?
C’est surtout O’clock qui m’a choisie. En vérité, je n’avais pas prévu de me former à la base. Je cherchais un job que mon mari pouvait faire en télétravail, dans la tech. Je suis tombée sur une pub pour l’école sur Facebook. Pour moi ça a fait tilt, je suis tombée amoureuse de l’école, de la comm, du code, tout ! J’ai bassiné mon mari avec ça. Il m’a dit “C’est pas mon truc O’clock, c’est ton truc. Fais ta formation et arrête de me bassiner.” ? Je pensais que je n’étais pas faite pour coder.
Je ne me suis pas lancée dans l’optique de me former mais plutôt pour pouvoir prouver que ce n’était pas pour moi. J’ai réussi le test du premier coup, à ma plus grande surprise.
La suite s’est faite naturellement. Et c’était un bon choix. Avec la situation actuelle et le confinement, le timing était impressionnant. Si je n’étais pas passée par O’clock, j’aurais dû fermer mon entreprise.
Au début de ta formation, tu as mentionné ton handicap et le choix du téléprésentiel qui était lié. Est-ce que tu peux nous en dire plus ?
Oui, ça a en effet participé à mon choix du téléprésentiel. En présentiel, je ne l’aurai pas fait. J’ai eu un peu peur des horaires, je ne savais pas si j’allais tenir. En parallèle, j’avais toujours mon auto-entreprise. C’était parfaitement adapté à mon handicap, qui m’apporte beaucoup de fatigue. J’ai un handicap moteur et faire 1h de route par jour, ce n’était pas possible. J’aurai eu à rester sur place le midi, pas de possibilités de se reposer, je ne l’aurai pas fait. Ça tombait pile poil dans ma vie, tu vois ? ?
Comment s’est passé ton parcours chez O’clock ?
Alors j’ai fait la spé React, même si je pensais faire du WordPress à la base. J’ai flashé sur React. Le parcours s’est super bien passé. Je n’ai pas vécu trop de difficultés, sauf à la fin, en spécialisation. J’ai été malade pendant les ¾ de la formation. La fatigue n’aidant pas, j’ai eu du mal à faire rentrer Redux dans mon cerveau. ? Le Socle s’est super bien passé. J’en profite pour dire merci O’clock, merci à mon chéri et mon fils qui ont été formidables pendant la formation. Je n’étais pas beaucoup dispo, ils m’ont nourri, j’ai peu dormi, ils se sont assurés de ma survie. C’est grâce à eux que ça a été si facile.
J’avais déjà des bases aussi. J’ai fait un mois de stage avant la formation. Avant ça, j’ai testé un peu de CSS et de HTML mais c’est ce stage qui m’a beaucoup apporté. Je me suis rendue compte en faisant le Socle que j’avais survolé toutes les notions pendant mon stage. Merci à mon maître de stage, même si je ne te cache pas que mes yeux ont pleuré du sang de temps en temps pendant ce stage. Je me disais “Whaou il pense que j’ai un bac +5”, il y a eu des grands moments de solitude quand même ?.
C’est pas mal un stage avant même de débuter la formation !
C’est ma Région qui le demandait pour le financement. Je me suis dit que j’allais essayer de trouver un stage. Pôle Emploi m’a proposé de trouver une entreprise pour 15 jours mais avec mon handicap, je faisais du mi-temps sur 30 jours. Il faut admettre qu’une fois en stage, ils ont eu du mal à me virer du bureau. C’était une révélation, un moyen de me confronter au code et de me demander “Je veux faire ça toute ma vie ?”. C’est pas si simple et je l’ai vu. Ça m’a mis une petite claque quand à la fin du mois, c’était assez complexe pour une débutante.
On me donnait quelques pistes de recherche et je me débrouillais toute seule. À la façon O’clock : “Cherche par là”.
Ça a été une grande aide pour la suite. J’ai appris où trouver l’information. Ça m’a permis de réaliser que j’allais en baver pendant la formation. Au final, O’clock était plus facile que mon stage.
Maintenant, tu fais quoi ?
Aujourd’hui, j’ai toujours mon auto-entreprise (Ajna-Design). Je suis un peu entre deux car à la fin de la formation, j’ai enchaîné avec un job dans une agence web, en temps que développeuse. J’aime bien ce que je fais, c’est chouette. Je suis un peu entre les deux puisque pour le moment, je ne suis pas salariée de l’entreprise. Je suis toujours en indépendante. On teste le travail ensemble sur 2 ou 3 projets pour voir si ça colle. Derrière, ils me proposeront de continuer en CDI ou en indépendante, je ne sais pas encore. J’ai un peu de mal à lâcher ma liberté ?️…
Tu es en télétravail ?
Non, juste en ce moment pour le confinement. Ils veulent quelqu’un au bureau. J’aime bien l’idée de travailler en équipe avec des seniors. J’aime bien mon bureau à la maison aussi. Et le café qui va avec.
Avec ton poste de développeuse actuellement, quelles technos tu utilises ?
Ils m’ont embauchée en tant que Développeuse React mais pour le moment je suis sous WordPress. On devrait avoir des projets en React Vue et Ionic bientôt. Ce sont des projets qui font appel à des progressive web apps. Mon responsable ne me parle plus en avance des futurs projets, sinon je passe la nuit à chercher des informations dessus.
Tu m’as parlé avant cet interview d’un réseau de développeurs grâce auquel tu es en poste aujourd’hui. Tu peux nous en dire plus ?
Absolument ! De la même façon que lorsque j’ai trouvé ma formation, ça m’est tombé dessus. Je fréquente une association du coin axé JavaScript, Brest JS. J’ai rencontré plein de développeurs, ça m’a permis d’éviter un peu le syndrome de l’imposteur. En discutant avec d’autres, on se rend compte que tout le monde est passé par là. La personne avec qui je bosse actuellement a posté une annonce sur le Discord de l’association. J’ai répondu et ça s’est fait comme ça. C’est un peu tombé du ciel. On partage les mêmes valeurs, la même vision du travail et les mêmes envies, donc ça se passe très bien.
Comment as-tu trouvé ce réseau ?
J’ai cherché sur MeetUp si il y avait des choses dans le développement autour de chez moi. Ils sont très dynamiques, ils organisent des choses très régulièrement. Ils avaient mis un lien vers leurs Discord, alors j’ai exploré et observé. C’est grâce à eux aussi que j’ai trouvé mon stage avant la formation. J’ai publié une annonce en parlant de ma recherche de stage et 5 minutes après, c’était réglé.
Pendant les premiers mois sur Discord, je n’ai rien osé dire en dehors de “Bonjour”. Pour moi, j’étais un bébé qui disait “J’ai vu de la lumière, j’suis rentrée”. Je suis allée aux MeetUp à la moitié de ma formation. A partir de ce moment, je me sentais assez en confiance pour parler avec des développeurs expérimentés.
Tu as quand même réussi à échapper au syndrome de l’imposteur en faisant tes premiers pas dans l’entreprise ?
Oui et non. J’ai eu un petit coup de panique le premier jour lorsqu’on m’a annoncé ce que j’allais faire. J’ai commencé à distance avec le confinement, c’est pas simple. Ils ne bossent pas de la même façon que O’clock. Ce sont 2 frères, en présentiel, ils ne pratiquaient pas la méthode agile, ils n’ont pas besoin de cette organisation-là. Pour eux, c’était le début du télétravail. Pour moi, le début de développeuse.
Je me suis retrouvée la tête dans React pendant des semaines pendant l’Apothéose. En arrivant en entreprise, on me demande de faire un plugin WordPress. C’est là que j’ai eu un coup de panique. J’ai pu accéder aux cours de la spécialité WordPress, quelques tutos à droite à gauche. J’ai réussi à faire mon plugin. Il y a aussi la pression du “Est-ce que je vais assez vite pour eux ?”. Je suis lente puisque je débute. J’utilisais WordPress seulement pour du design avant, j’ai pas mal de choses à apprendre encore.
La suite de ton parcours s’annonce comment ?
Je me lance dans un master en design UX/UI. C’était une révélation après avoir abordé React. Je me suis rendue compte que ce qui me plaît au-delà du code, c’est de créer des expériences.
Ça reste très créatif de pouvoir immerger quelqu’un dans une expérience numérique, c’est quelque chose qui me fascine.
J’adore la psychologie et l’UX/UI design c’est le code, la psychologie et le design qui se retrouvent. Ça fusionne toutes mes passions, c’est fabuleux. Plus je m’informe, plus j’adore ça. Je vais donc continuer sur cette route.
Plein de projets s’annoncent donc. Tout ça avec un objectif d’accessibilité ?
L’accessibilité, c’est le grand débat, oui. Ça me touche particulièrement puisque forcément je l’expérimente au quotidien, pas sur le net mais dans tous mes déplacements. J’imagine que sur le web, c’est exactement la même chose que pour les personnes malvoyantes, malentendantes. Très peu de sites pensent à l’accessibilité et je pense qu’on a tous notre pierre à ajouter à cet édifice-là. C’est notre job de développeur de mettre ça en avant pour en faire un standard.