Un chiffre comme celui-là vaut mieux que de longs discours. Et si l’on commence par là, c’est pour entrer directement dans le vif du sujet : l’inaccessibilité ! Parce que si ce pourcentage est si parlant, c’est en grande partie dû au nombre de pages web qui ne prennent pas en compte les différents besoins de chacun. Le but de cet article ? Te donner les clés pour comprendre et développer l’accessibilité web. C’est parti !
Le vivre, pour mieux le comprendre.
Avant même de se plonger dans une définition de l’accessibilité web ou encore d’aborder les différentes façons de la développer, on va se concentrer sur l’inaccessibilité. Et le meilleur moyen de comprendre quelque chose, c’est de le vivre.
Que l’expérience commence !
Tu as besoin d’acheter un nouveau tancarville. Pourquoi un tancarville ? Parce que le nom est marrant et que l’important n’est pas l’objet, mais le chemin que tu vas parcourir pour le choisir.
Une image ne vaut pas toujours mille mots…
Tu es sur un site web avec un large choix de tancarville :
Bon, visiblement, aucune de ces photos n’est accessible : il n’y a pas de texte alternatif décrivant les images. Il est donc impossible pour toi de savoir à quoi ressemblent ces étendoirs à linge, ni même s’il y avait une information utile à connaître. Tu fais quoi ?
A : Je quitte ce site qui n’a pas pris en compte mes besoins d’utilisateur et me prépare à rédiger un avis négatif bien cinglant.
B : Je respire un grand coup et me rappelle que je n’ai pas besoin de tancarville, que je ne suis même pas sur ce site, mais bien sur un article, et qu’il s’agit simplement d’une expérience pour mieux comprendre l’accessibilité. Je choisis donc de poursuivre ma lecture.
Ça aurait pu être un peu plus clair…
Tu te dis que tu vas faire ton choix en fonction des informations qu’il y a en dessous des images. Ça paraît assez logique, mais sur cette page, le texte est écrit en jaune sur fond orange, c’est illisible. Tu n’as toujours pas accès aux informations que tu désires, mais une dernière option semble s’offrir à toi…
En avant la musique ?
Il y a une vidéo de présentation pour chacun des étendoirs. Génial ! Tu cliques dessus et te dis que tu vas enfin pouvoir faire ton choix. Mais à ton grand étonnement, une fois la vidéo lancée, il n’y a pas de sous-titre, et encore moins de transcription textuelle. Or, tu en avais besoin pour avoir accès à ces informations. On s’arrête là ?
On fait quoi ?
On va s’arrêter là, parce que des situations comme ça, il y en a à la pelle. Ici, tu n’as eu qu’un vague aperçu de ce que peut vivre une personne pour qui le site convoité n’a pas été adapté. Mais au moins, on peut à présent faire une définition assez claire de l’accessibilité numérique.
Définition :
L’accessibilité numérique, c’est lorsqu’on rend le contenu et l’information de notre site accessible à tous, quelle que soit la situation de handicap et quelle que soit la façon dont notre page sera consultée…
Nous.
Accessible à tous, c’est qui “tous” ?
L’accessibilité numérique concerne un grand nombre de personnes, chacune avec des besoins spécifiques, en fonction de leurs situations.
On va développer tout ça :
- Les personnes en situation de handicap visuel : ils peuvent utiliser une loupe grandissante ou encore un lecteur d’écran pour avoir accès au contenu d’un site web. Si le site en question n’est pas compatible avec ces technologies d’assistance, celui-ci ne sera pas accessible.
- Les personnes en situation de handicap auditif : ils ne peuvent pas comprendre ce qui est dit sur une vidéo sans sous-titres ou interprète en langue des signes.
- Les personnes en situation de troubles moteurs : certains d’entre eux ne pourront pas utiliser la souris. Si le site web ne l’a pas pris en compte, il leur sera inaccessible.
- Les personnes en situation de handicap cognitif : face à des mises en pages complexes et surchargées ou encore un texte à rallonge, le site web peut devenir complètement inaccessible pour eux.
Comment rendre mon site web accessible ?
En prenant en compte les besoins de chacun, en fonction de leur situation. Une situation de handicap, c’est quand l’environnement n’est pas adapté à certains besoins. Le rôle d’un site web accessible est donc de prendre en compte ces différents besoins pour y répondre au mieux.
Si nous prenons les situations que l’on vient de citer, il y a déjà quelques dispositifs que l’on peut mettre en place :
- Proposer des alternatives aux éléments visuels et audio : chacun des éléments visuels et audio porteurs d’information doit posséder une retranscription ou encore une légende compatible et accessible avec l’outil de navigation de l’utilisateur.
- Contraster les couleurs : pour que le texte soit accessible, sa couleur doit être suffisamment contrastée avec le fond utilisé. Tu veux rapidement savoir si ce que tu as sélectionné fonctionne ou non ? On te conseille ce site : whocanuse.com !
- Créer des boutons visibles et compréhensibles : pour éviter toute confusion, il ne faut pas mettre plusieurs boutons importants l’un à côté de l’autre, il faut laisser un maximum d’espace autour de chaque bouton et penser à bien décrire son utilisation dans le texte alternatif.
- Penser aux différentes façons de naviguer : pour les utilisateurs qui ne peuvent pas utiliser leur souris, il est primordial que le site propose de naviguer uniquement au clavier, par exemple.
- Structurer ses propos avec des titres et points logiques : pour faciliter la recherche d’information, le fait de proposer une page structurée et bien ordonnée : H2, suivi de H3, H4 et ainsi de suite, permettra à l’utilisateur de se repérer plus facilement avec son outil de navigation.
- Éviter les phrases à rallonges : pour ne pas épuiser l’utilisateur, on va privilégier un texte clair, qui va droit au but.
À quel moment je commence à concevoir l’accessibilité de mon site ?
L’accessibilité du site n’est vraiment réelle que lorsqu’on la pense dès le début du projet. C’est le meilleur moyen de développer au maximum l’expérience utilisateur, en réfléchissant calmement à chaque besoin et en y apportant une solution.