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La recette de Karine pour conjuguer réorientation, handicap et code

2019-08-07
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Après 11 années passées dans la banque, Karine, étudiante de la promo Sirius, a décidé de changer de vie. Après un burnout en plein bilan de compétences, elle avait un besoin viscéral d’apprendre de nouvelles choses et de se réinventer.

Atteinte d’un handicap physique, elle s’est essayée à plusieurs postes et à plusieurs missions annexes dans une grande entreprise mais ne pouvait plus évoluer comme elle le souhaitait. 6 postes refusés et 1 année plus tard, elle était arrivée au bout. Elle s’essaie à la rédaction web en créant sa micro-entreprise mais se retrouve vite freinée pour la création de site web.

Sans attendre, elle se lance dans une recherche de formation adaptée à ses envies et compatible avec son handicap. Le cerveau de Karine avait soif de connaissance et de liberté. Il a aussi un penchant pour le numérique.

Son corps, lui, a besoin d’un environnement adapté, ergonomique et calme. Après 7 ans, à vendre des prêts habitat par téléphone , elle a donc trouvé l’école qui lui parlait : O’clock. Elle raconte avoir passé de longues heures à éplucher les interviews du blog et à scruter les profils Linkedin des anciens étudiants.

Finalement, elle se décide enfin à tourner son Confessionnal et faire financer sa formation par son auto-entreprise. Aujourd’hui, Karine s’est mitonné un environnement ergonomique à la maison et ses neurones ont enfin trouvé de quoi se nourrir.

C’est le portrait du jour avec O’clock et … Karine forcément.

Coucou Karine ! Après cette intro digne d’un reportage du dimanche, est-ce que tu peux commencer par nous en dire plus sur ton handicap ?

Oui ! J’ai un rhumatisme inflammatoire pour faire simple. J’ai des douleurs quotidiennes et un besoin de bouger régulièrement. Je dois varier ma position souvent, travailler à 120 degrés au lieu de 90 et j’ai besoin d’un temps pour me « dérouiller » le matin. Je suis reconnue travailleuse handicapée depuis 2011.

Pourquoi avoir accepté de prendre la parole sur le blog à ce sujet ?

C’est pour faire comprendre à ceux qui n’osent pas se reconvertir que c’est possible. Que même avec un handicap, visible ou invisible, on peut trouver une formation respectant les contraintes physiques tout en faisant tomber les barrières qu’on a dans la tête.

J’ai trop tourné en rond dans mon travail et quand des médecins m’ont dit que je n’améliorais ni mon état physique, ni intellectuel, j’ai décidé de mettre un terme à cette situation. Ce bilan de compétences a révélé un besoin de changement et d’évolution et mon poste ne me permettait pas le télétravail. La médecine du travail m’a dit stop alors j’ai cherché des solutions.

Lors de ta recherche de formation, tu cherchais spécifiquement du téléprésentiel ?

Au départ, le téléprésentiel, je ne connaissais pas. Quand j’ai découvert le système, je me suis dit “Bah oui évidemment, c’est ça !”. Je connaissais les formats MOOC, le présentiel mais rien d’autre. J’ai gratté sur Internet, j’ai trouvé des écoles. Au début je me suis penchée sur les cours du soir puis le CNAM et finalement j’ai choisi O’clock. J’ai mené la bataille avec Transitions Pro (anciennement le Fongecif) qui paniquait en disant «Assurez vous que c’est du sérieux ». Et me voilà !

développeuse-handicapée

Tu as été confrontée à des freins face à cette recherche de formation ou même d’emploi ?

Au départ, j’ai fait une licence pro banque assurance. J’ai choisi la banque pour pouvoir changer de poste et évoluer souvent puis mon problème physique est arrivé. Une collègue m’a encouragée à faire un bilan de compétences pour ré-axer mon profil dans la banque et finalement les changements ont été plus importants que ce que j’avais prévu. Je ne renie pas du tout les 11 ans dans la banque, j’y étais très bien mais après avoir fait mon bilan, je me suis bien rendu compte que ça ne me nourrissait plus assez. Ça ne répondait plus à mes attentes ni à mes problématiques. Ça ne me correspondait plus.

Maintenant que tu as quelques semaines de formation derrière toi, quel est ton ressenti ?

Et bien je suis ravie, vraiment. (sur le ton le plus sincère jamais entendu chez O’clock.)  

Je trouve qu’avec le téléprésentiel, il y a étonnement plus d’interactions entre les étudiants et les profs que dans une salle de classe classique. Dans le cockpit on échange des idées, on répond aux autres, il y a plein d’interactions ! On ne lève pas le doigt pour poser une question et si le prof n’est pas disponible, c’est les camarades qui répondent.

De temps en temps, un peu de troll et on revient dans le sérieux en 2 minutes. C’est génial de pouvoir allier 2 minutes de rigolade et de déconnexion et avoir un retour au sérieux rapide. J’adore le Live Share aussi, on peut récupérer le tableau du prof et y ajouter nos propres commentaires pendant le cours. Moi ça me correspond ! Même si j’adore bosser en groupe, j’ai toujours un temps d’hésitation, d’observation et finalement dans le cockpit, j’ai trouvé ma place directement. Sur Slack c’est beaucoup d’entraide, à ce point c’est impressionnant. Même ceux qui galèrent s’entraident ! Le pair-programming, c’est fantastique aussi, j’adore bosser en duo.

Par contre, mes pauvres petits neurones ! Je les ai réveillés les 2 premières semaines à coup d’électrochocs, du fait du burn out encore tout frais. Quand on nous dit de prévenir conjoint et famille qu’on va être OFF pendant 5 mois ce n’est pas faux. Le volume horaire est intense mais ultra instructif. On met les mains dans le cambouis, parfois ça ne fonctionne pas mais au moins on a essayé. Je ne suis pas sûre qu’assise dans une salle, j’aurais envie de bosser le soir en rentrant. Grâce au téléprésentiel, je peux aller manger, m’occuper de mon fils et revenir à 22h pour terminer tranquillement mon travail, le tout confortablement.

De quelle façon O’clock, la pédagogie, les profs t’aident ?

Le format en téléprésentiel c’est déjà une immense aide. Avant je bossais en open-space avec des bouchons d’oreilles et je faisais ma pause déjeuner dans ma voiture pour trouver une bulle de calme. Là, je suis directement chez moi ! Par contre : l’heure c’est l’heure. On commence à 9h et pas 9h01 mais encore une fois, l’avantage d’être à la maison c’est que je peux prendre mon petit dej sur le coin du bureau sans déranger qui que ce soit si j’ai pas eu le temps avant. Il n’y a plus ce stress d’être en retard, des bouchons etc … ça facilite les heures supplémentaires aussi, on ne regarde pas si on fait 30min de plus et on ne se dit plus « Il y a encore de la route pour rentrer, c’est fatiguant … ».

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Le setup de Karine et de ses petits chatons : PHP, POO, PDO et Push

Finalement ça facilite le quotidien, je peux lancer le repas, remonter tester des idées, manger, m’occuper de mon fils et terminer mon challenge plus tard. Ensuite ils hantent mes nuits (NB : les challenges, pas mon fils !). Avec les beaux jours, j’ai installé le hamac dans le jardin, le midi je fais ma petite sieste. Du fait de ma pathologie, j’ai une fatigabilité plus importante. 15 minutes de sieste et j’attaque le challenge. Selon l’état de fatigue, j’adapte.

Comme je ne peux pas rester assise, parfois pendant le cours je marche. Même avec un autre handicap comme le diabète et le souci des injections, il est possible de faire ses piqûres tranquillement hors caméra et écouter en même temps. Par contre c’est un budget pour s’équiper. Je suis contente de travailler en auto entrepreneuse pour pouvoir financer ça.

Pour la pédagogie, mon référent est averti en cas de pépin. J’ai très souvent des rendez-vous avec des kinés. Récemment j’avais un rendez-vous médical, j’ai dû m’absenter et on m’a répondu “Ok, si tu es à la bourre tu nous le dis et tu nous envoies un message privé et on t’aidera. La santé c’est important” et pas “Tu as des heures à rattraper alors ». Encore hier j’ai eu rendez-vous avec mon référent pédagogique. On a abordé la question du physique pour savoir si ça allait, je trouve ça super de réussir à garder une proximité avec les élèves. Je suis venue chez vous pour avoir ce « processus O’clock » : un peu de déconne, du sérieux et un suivi.

Autre exemple : hier, le prof nous a perdu pendant son cours. Il est hyper accessible et on lui a dit que nous ne suivions plus. Aujourd’hui le cours n’avait rien à voir, on a revu les bases, c’était complètement autre chose ! Ça donne la sensation de bosser avec des profs professionnels. Dans une école classique, c’est beaucoup plus difficile de dire ce genre de choses aux profs qui pensent, pour certains, (ne nous mettons pas tous les profs à dos !) avoir le savoir absolu.

Est-ce que désormais le télétravail est une obligation pour toi ?

Non ce n’est pas forcément une obligation mais dans une entreprise, il faut avoir les reins solides pour avoir tous les aménagements nécessaires à ma condition physique. Heureusement, du fait de mon statut de travailleuse handicapée, des aides sont apportées aux structures via la Maison de l’Autonomie par exemple ou la BGE en cas de création de son entreprise. Du fait de ma pathologie j’ai 5 semaines d’arrêt tous les ans car j’ai besoin d’une cure thermale. Le télétravail et / ou un mi-temps me permettrait de bosser et de ne pas avoir 5 semaines d’arrêts. Puisque je peux faire des micro-pauses lorsque je travaille à la maison, ça me permettrait de ne pas faire subir mon handicap à l’entreprise et de faciliter le travail.

Comment tu te vois dans quelques mois ? Tu souhaites garder ton statut d’auto-entrepreneuse ?

Alors j’aimerais garder mon statut oui, rajouter le volet développeuse ça peut me permettre d’accumuler de l’expérience. Si je trouve une entreprise en télétravail, c’est le gros lot. Je me vois bien (et le bilan de compétences l’a montré) dans une entreprise avec l’esprit start-up, quelque chose de dynamique. J’ai bien compris que le développement web de manière générale c’est un peu cette ambiance-là. Dans la banque, il y avait une vraie zone définie avec le service informatique. On ne les voyait que lorsque des ordis risquaient de traverser le bureau aha. En freelance pourquoi pas. Je guette, j’ai des alertes Indeed, Linkedin, je suis en veille. J’en ai parlé à ma responsable des ressources humaines, je ne fais pas de plan sur la comète. Pour le moment je me laisse porter. Pour une fois dans ma vie, j’accepte qu’on m’accompagne, j’attends de voir le réseau O’clock, cet environnement nouveau, je découvre. Avant la formation je me faisais davantage de plans qu’aujourd’hui.

Tu n’as plus le temps de faire des plans de toute façon (Mouhaha)

Exactement, il faut choisir : tu rêves de ton avenir ou tu le construis. Je ferai le bilan après le titre pro et je vais me demander ce que je peux faire de mon bagage. J’ai un peu peur de la période de latence entre la fin de la formation et le passage du titre. Dans l’idéal, j’aimerais être en télétravail à mi-temps et en freelance à côté, j’avoue.

J’ai demandé à ma boîte 5 mois de formation mais je pensais que le titre pro était juste après. Finalement je vais garder mon statut d’auto-entrepreneuse pour m’assurer un salaire le 6ème mois si mon employeur accepte 1 mois de congés sans solde.

Le mot de la fin ?

Même avec un handicap invisible, on peut changer de vie !

J’en avais marre de subir mon handicap et O’clock permet de répondre à mon besoin de changement et de découverte.