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Pourquoi le terme « junior » est-il mal vu dans le dev ?

05/02/2024
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Vous vous réveillez un matin, fraîchement diplômé, vous voilà développeur web. Motivé à l’idée de passer vos entretiens, et là BIIIIM vous entendez dire “Ah désolés, on ne cherche pas de dev junior.” Vous rentrez chez vous un peu énervé et déçu, mais après une petite infusion à la camomille, ça va déjà beaucoup mieux. Mais vous ne comprenez toujours pas en quoi le fait d’être fraîchement diplômé vous empêcherait de faire le boulot demandé. Comme vous, on a remarqué que le terme junior est assez controversé, comme s’il s’agissait d’une insulte, quelque chose de négatif. Pourtant, tout le monde passe par là, non ?

Qu’est-ce qu’un junior

Il faut tout d’abord garder en tête que chaque entreprise, voire chaque individu, a sa propre définition du mot “Junior”. Pour certains, celui-ci définit les personnes ayant 0 à 2 ans d’expérience sur un métier. Pour d’autres, ce sont les débutants qui sortent de formation en quête de leur premier emploi. Enfin, certains amalgament simplement junior et jeune…

Si dans la culture anglo-américaine dont le terme est issu, le mot junior renvoie à un stade d’avancement professionnel, standardisé, valorisé et intégré ; ce n’est pas le cas en France. Dans les métiers du numérique, si le jargon english est adopté à tout-va, it’s not le cas de la culture et des comportements associés. Quand en Amérique, junior rime plutôt avec débutant-à-potentiel, l’avenir du pays ! En France on a tendance à les voir comme des freins, des gros boulets que l’on doit se coltiner.  

Pas facile d’être junior dans le dev

Vous l’aurez compris, être junior en France n’est pas la plus facile des positions. Et s’il y a bien un secteur où on aime bien rappeler aux juniors qu’ils le sont, c’est bien dans celui du numérique. Et on est bien placés pour le savoir, le métier de dev en prend pour son grade.

Parce que oui “askiparait” être dev junior, c’est être qu’un semi-dev. La logique à tout ça ? Laissez tomber, on la cherche encore. Dans beaucoup d’autres métiers ce n’est pas le cas. Prenez l’exemple d’un boulanger. Eh bien s’il vient d’avoir son CAP, c’est un boulanger, on ne va pas tergiverser.

Et d’ailleurs, vous noterez que l’on ne dit jamais « boulanger junior ». Soit on est apprenti et dans ce cas-là, on n’est pas encore tout à fait pro, soit on est boulanger tout court, sans aucune ambiguïté.

Alors si pour un boulanger l’entre deux n’existe pas, pourquoi ce serai le cas chez les dev ? La faute à qui ? 🤔

Un recrutement vreuuument 🥱

S’il y a un moment où l’on reproche aux dev junior de l’être, c’est bien au moment du recrutement. La question maintenant est de savoir pourquoi. 

Raison n°1 : Ils sous-estiment leurs capacités

Certains recruteurs pensent que les juniors ne sont pas capables d’assumer les missions qui leur seront confiées. Ou alors ils sous-estiment leur professionnalisme.

Pourquoi ça ? Il est possible que ce soit dû à l’afflux de candidats qui se revendiquent dev parce qu’ils savent poser deux lignes de code dans un éditeur. Et quand on a quelques mauvaises expériences avec des codeurs du dimanche, ça donne tout de suite moins envie de faire confiance à un nouveau junior.

Raison n°2: “On n’a pas le temps !”

Les recruteurs ont tendance à penser qu’un développeur web junior aura forcément besoin de plus d’accompagnement lors de son onboarding, voire pendant les premiers mois sur son poste.

Bien qu’il ait de bonnes compétences pour son métier et puisse participer aux missions de l’entreprise, son manager aura certainement besoin de prévoir des heures supplémentaires pour l’accompagnement de son poulain. Alors, c’est le cas, on ne va pas le nier, mais former un employé qui sera par la suite capable de concevoir et développer de façon complètement autonome et qui sera incollable sur la techno et le produit de sa boîte, est-ce vraiment du temps perdu ?

Il y a également le fait que beaucoup de recrutements se font lors d’une croissance importante de l’activité d’une entreprise. Ces entreprises auront donc besoin de personnes opérationnelles et autonomes au plus vite. Or, le marché des dev plus expérimentés étant en tension extrême, le temps que l’entreprise mettra à en trouver un, elle aurait pu directement engager un junior et le former à son produit et sa technologie.

 

Raison n°3 : Question de loyauté

Nous pouvons voir sur la plateforme de MyJobGlasses, la plateforme d’entraide qu’utilisent nos étudiants, que :

 

  • 46% des jeunes actifs ont quitté leur premier poste dans l’année suivant leur embauche. Pour la majorité d’entre eux, cette démission est volontaire (63%), et motivée par l’orientation vers un poste jugé « plus intéressant » (27%), ou parce que le poste ne correspondait pas à l’idée qu’ils s’en faisaient (19%).

 

Les recruteurs se disent alors qu’un candidat ayant de l’expérience aura plus de chance de chercher de la stabilité, et restera donc dans l’entreprise plus longtemps qu’un candidat cherchant son premier emploi.

Vous vous doutez bien que nous ne sommes pas d’accord avec ça. Ce n’est pas parce que le dev qu’ils vont engager a un bon bagage derrière lui qu’il ne mettra jamais les voiles. Il est fort possible qu’un dev senior quitte son entreprise prématurément en quête de nouveauté ou de challenge.

Un junior bien formé et considéré à sa juste valeur par son manager aura envie de rester et de démontrer son attachement à l’entreprise.

Raison n°4 : Développeur ? C’est quoi ça ? 

Juger du travail d’un développeur web quand on n’est pas développeur, ça peut être compliqué. Le problème, c’est que les personnes en charge des recrutements de développeurs ne sont pas toujours CTO.

Nous entendons par là qu’elles ne sont pas des techniciens, et n’ont pas toujours les connaissances pour apprécier correctement les compétences techniques d’un candidat. Elles se basent donc sur une donnée quantifiable et facile à trouver, même si infiniment discutable : les années d’expériences. 🙃

Pour illustrer notre propos, Fabio, formateur chez O’clock nous a filé une jolie métaphore, et nous n’allions pas nous faire prier pour vous en faire part !

C’est un peu comme quand tu veux acheter une cafetière, mais que tu n’y connais rien en cafetières. Tu vas prendre celle qui a le descriptif le plus long avec le plus d’options dans le doute. Alors que t’as pas besoin qu’elle donne l’heure avec la voix de JCVD et de 80% des autres options.

Raison n°5 : Toujours plus pour moins cher 💸

Comme dans toutes les entreprises, les budgets sont serrés. Comme on le disait précédemment, on sait qu’en général les recruteurs ne connaissent pas grand-chose aux métiers du numérique. Alors quand il s’agit de recruter, quitte à faire péter le porte-monnaie, ils se disent qu’ils préfèrent le faire pour quelqu’un qui a plus d’expérience qu’un junior.

C’est pas que la faute des recruteurs 

Aussi étonnant que cela puisse paraître, certains développeurs expérimentés contribuent à la mauvaise image des plus jeunes pousses. La faute à un ego mal placé sans doute, certains ont du mal à comprendre qu’on n’a pas besoin d’être le Philippe Etchebest du code pour commencer à travailler.

Il y a encore cette idée bien ancrée que pour être dev, il faut avoir fait une tonne de projets, penser, dormir et déféquer du code pendant 5 ans avant de caresser l’illusion de l’éventualité hypothétique et incertaine de prétendre à être payé pour faire du dev.  Pour certains puristes, soit on est un développeur aguerri, soit on n’est pas développeur du tout. 😑

Se préparer au mieux à l’après diplôme.

Maintenant qu’on vous a enterrés six pieds sous terre, on n’allait pas vous laisser là. On vous fait croquer quelques conseils pour prouver à tous ceux qui vous sous-estiment que vous avez plus d’un tour dans votre sac. 😅

dev junior oclock

Conseil n°1 : Si vous n’avez pas d’expérience professionnelle en sortie de formation de développeur web, les projets web persos sont la clé ! Prenez l’exemple de Cyrielle aka Cyber Cycy une de nos anciennes étudiantes qui a trouvé sa première expérience pro après O’clock car un de ses projets perso a été remarqué par un recruteur en NoCode ! Et même si ce n’était pas son domaine de spécialisation au départ, elle est tombée en amour de ce nouveau langage.

Conseil n°2 : Postuler c’est bien, mais de la bonne manière, c’est encore mieux ! Chez O’clock, la team relation entreprises et carrière sera là pour vous coacher au mieux afin de postuler et de vous présenter de la meilleure manière qui soit. Si vous n’êtes pas étudiant chez nous, on n’y peut rien, tant pis pour vous ! Après on peut toujours s‘arranger … Non sérieusement, le tout c’est d’avoir conscience de ses propres forces et faiblesses. Et  ce n’est jamais négatif de les mettre en avant, ça fera plaisir aux recruteurs.

Conseil n°3 : L’alternance ! Eh oui, même si, bien entendu, après votre formation en alternance, vous serez tout de même considéré comme junior, vous aurez une expérience significative dans le monde de l’entreprise. En travaillant en équipe, vous serez amené à participer à des projets informatiques intéressant et concret.

Tout en apprenant une techno qui peut faire la différence avec un autre candidat face aux recruteurs. Et ça tombe bien parce que nous faisons une formation développeur en alternance, on vous laisse y jeter un petit coup d’œil. 😉

Conseil n°4 : Notre dernier conseil nous viens tout droit de la bouche de JD, notre responsable recrutement et formation pédagogique, et voici ce qu’il a à vous dire :

Junior, c’est « juste » un terme. L’important, c’est d’être au clair sur ce qu’il signifie, et pour nous, et pour les autres. Je recommande souvent aux élèves de questionner les recruteurs sur ce qu’ils entendent par junior. Bien souvent, ils n’ont pas une idée précise de ce qu’ils cherchent ! Ils ont tendance à fonctionner avec des habitudes assez mécaniques, et certainement pas des stratégies claires et lisibles.

Séquence émotion 🎻

Ce qui fait un bon développeur, c’est autant les soft skills que les connaissances techniques. C’est le moment de sortir les violons. Quand on a sondé nos formateurs pour savoir ce qu’ils en pensaient de cette situation, on a eu le témoignage de Pauline, et il nous a fait du bien. Un peu comme une raclette au mois d’août…

Quand j’étais junior, un dev sénior m’a dit quelque chose qui m’a marquée : La différence entre un développeur junior et un développeur sénior ce n’est pas le nombre d’années d’expérience. Il y a des devs qui sont là depuis 30 ans qui sont complètement perdus. Ce qui va faire qu’un développeur sera considéré comme senior par ses pairs, c’est sa capacité à savoir se remettre en question quand il aura tort ou quand il utilisera des technos ou méthodes dépassées, et à savoir prendre du recul sans paniquer au premier bug survenu.