Dunning ? Kruger ? C’est quoi ça ?
Alors oui, l’effet Dunning-Kruger, à ne pas confondre avec Diane Kruger, est ce qu’on appelle un biais cognitif, raisonnement trompeur et faussement logique, théorisé par deux psychologues américains en 1999 David Dunning et Justin Kruger. Le principe de cet effet, conclut après plusieurs études, que certaines personnes sont incapables de reconnaître objectivement leur incompétence dans un domaine, mais ont plutôt tendance à se surestimer.
On va vous donner un exemple : ce n’est pas parce que vous arrivez à faire parfaitement les premiers accords de “Ah ! Vous dirais-je maman” que vous saurez forcément faire du Mozart. Eh bien les personnes sous l’effet Dunning-Krugger pensent que si ! Et cela s’applique à de nombreux domaines : musique, sport, boulot…
Et ça ne s’arrête pas qu’à l’incompétence. La particularité de Dunning-Kruger c’est que l’on constate que si les plus incompétents sont en sur-confiance, les experts qui eux son compétent dans leur domaine ont tendance à se sous-évaluer. Ils sont plus humbles et honnêtes vis-à-vis de leurs savoirs-faire et connaissances.
Et ça touche qui et pourquoi ?
Oh, mais vous en posez beaucoup des questions aujourd’hui ! Bon, en gros, ça peut arriver un peu à tout le monde.
Et la faute à qui ? À notre joli cerveau qui n’en fait qu’à sa tête (lol). 🧠 Parce que oui, les biais cognitifs sont émis par le cerveau comme une sorte de raccourci de pensée, cela permet à l’individu de porter un jugement, ou de prendre une décision rapidement.
Ils influencent nos choix, en particulier lorsqu’il faut gérer une quantité d’informations importantes ou que le temps est limité. Il se produit ainsi une forme de dysfonctionnement dans le raisonnement.
Le cerveau va donc utiliser des croyances subjectives et inconscientes. Le risque de décision erronée devient alors important. Ce mécanisme est systématique. Autrement dit, pour un individu donné, telle situation entraînera tel biais associé. Et dans notre cas, cela engendrera l’effet Dunning-Kruger.
Voici le cheminement de l’effet Dunning-Kruger :
- On démarre en tant que débutant et à force de s’autoévaluer on se surestime. On arrive au pic de la courbe qui est “la montagne de la stupidité” quand on commence à comprendre un sujet ou une discipline.
- C’est là que ça se gâte, parce qu’on tombe vite de haut, car à force d’apprendre on se rend compte qu’en fait on ne sait rien. En ce sens, on tombe dans “la vallée du désespoir”, un nom bien dramatique, mais ce n’est pas si terrible que ça, ne vous inquiétez pas.
- En creusant le sujet, on peut remonter doucement la pente. On arrive donc sur “le plateau de la consolidation” où on se dit que finalement, on est peut-être pas le meilleur dans tel ou tel domaine, mais on est conscient des efforts fait pour avoir acquis autant de compétences et on en est fier.
Donc pour un dev, c’est inévitable ? 😰
Chez les développeurs on constate que cet effet se produit souvent après 1 à 2 ans d’expérience professionnelle, quand ils passent de juniors à intermédiaire. C’est là que l’égo à tendance à surcroître.
On sait coder tout seul, alors on pense qu’on a plus rien à apprendre et que tout est acquis. Avec le temps, on se rend compte qu’en fait ils sont complètement largués dans leur maitrise et qu’ils ont toujours besoins d’apprendre leur discipline. Cela arrive généralement aux dev expérimentés à seniors. Au fil des années et à force de pratiquer, ils arrivent à mettre de l’eau dans leur vin, rester humbles et s’assurer qu’ils comprennent vraiment les concepts et les exigences des logiciels.
Bien sûr, chacun sa personnalité, on ne dit pas que ça vous est ou que ça va vous arriver, mais on est obligés de faire une petite généralité sinon on ne s’en sort pas. Ce n’est pas inévitable, mais fort probable, surtout dans les métiers du numérique comme celui de développeur.
On va quand même filer à la rescousse de nos potes développeurs et leur donner une bonne excuse. Bien que ce phénomène arrive dans tous les métiers, les métiers complexes et en constante évolution comme celui de développeur induisent malgré eux l’effet Dunning-Kruger.
Pourquoi ça ? Vous voyez nos chers psychologues américains ? Eh bien ils se sont rendu compte que les personnes sous l’influence de cet effet ignorent les standards de performance nécessaires pour réussir. On ne peut pas se rendre compte qu’on est mauvais et incompétent, car les compétences pour le savoir sont justement les qualifications nécessaires pour s’évaluer.
En plus de ça, pour un développeur, les standards de performances n’ont pas grand sens quand on sait que c’est une technologie qui évolue tous les jours et qu’un bon dev, même senior, doit constamment se former.
Alors finalement, n’est-ce pas une étape nécessaire dans le cheminement d’un développeur ? 🤔 Victime ou coupable ? Dans le cas d’un dev, nous pensons que cet excès de confiance est dû à la fougue du débutant. L’avantage avec cet effet, c’est qu’on finit vite par avoir les pieds sur terre et à être honnête vis à vis de ses compétences techniques.
Si nous avions un conseil à vous donner par rapport à ça, c’est de ne pas se laisser avoir par son cerveau, il ne faut pas oublier que même si Dunning-Kruger est un biais cognitif, chacun dispose de son libre arbitre !