Salut Vanessa, merci de t’être rendue dispo. Pour commencer, est-ce que tu veux bien te présenter s’il-te-plaît ?
Hello ! Oui bien sûr. Alors je suis Vanessa, j’ai 40 ans et je suis de la promo Titan. J’ai arrêté l’école en 3ème vers 16 ans. Ensuite, j’ai cherché pendant presque 1 an ce que je voulais faire. Pour replacer le contexte familial, j’ai vécu des maltraitances et négligences dès mes 10 ans. C’est pendant mon enfance que la dépression s’est installée, mais elle a été diagnostiquée il y a 2 ans seulement.
Je n’avais donc pas de cadre idéal pour grandir et trouver ma voie. Je ne savais pas quoi faire, j’avais du mal avec l’autorité et l’éducation nationale. J’ai commencé à travailler dans la vente après un BEP vers 18 ans. Après quelques années, j’ai réalisé que je m’ennuyais très vite et je changeais très souvent de job. Ma plus grosse expérience, c’était dans un centre d’appel : en arrivant je ne savais pas manier une souris d’ordinateur mais j’ai gravi les échelons et je suis ressortie assistante au chef de projet. Le PDG de cette entreprise m’a dit qu’un jour je prendrais sa place, cette phrase qui m’a fait un déclic : après PDG il n’y a plus grand-chose, j’allais tourner en rond donc je suis partie. J’apprenais sur le tas, toutes sortes de métier : responsable d’hôtesses d’accueil, barmaid à Paris, journaliste cinéma ….
Là, je reprends le travail après une longue période d’absence pendant laquelle j’ai eu ma fille et je l’ai élevée. Le diagnostic de ma dépression a été un gros changement pour moi. La personne que je suis aujourd’hui n’a rien à voir avec celle que j’étais. Je suis soignée et mes psychologues disent qu’aujourd’hui la dépression est terminée.
Quelle a été la place de l’informatique, du numérique, du développement dans ta vie ?
Ça a commencé tôt avant que mes parents ne divorcent vers 9 ans. J’ai eu un AMSTRAD par mon papa, j’ai passé beaucoup de temps dessus. J’avais un catalogue avec un programme pour créer un jeu, j’ai passé 1 semaine à recopier un code que je ne comprenais même pas. Finalement j’ai terminé le code et je n’ai jamais joué à ce jeu. A l’époque, l’informatique, c’était soi-disant un truc de garçons, je n’en parlais même pas à mes petites copines d’école. Avec mon contexte familial, je n’ai jamais été poussée dans cette voie non plus.
Vers 20 ans, je me suis intéressée aux sorties des nouvelles tech, je me suis beaucoup intéressée à Jobs, Bill Gates, Tesla … les grands de ce monde qui mettent la barre plus haut. Je me suis rendu compte que dans le développement, tout évolue, le langage évolue, ça ne s’arrêtera jamais, j’aime la technologie, je n’aime pas m’ennuyer et puis … on vieillit mieux quand on s’instruit toute sa vie. Aujourd’hui, c’est une évidence.
Alors pourquoi est-ce que tu as choisi O’clock ? Parce que ça reste un format soutenu qui peut être une source de stress.
Court et intense, ça me convenait d’un point de vue financier, pour être employable rapidement. En novembre 2018, je suis tombée sur le site et j’ai directement accroché. À cette époque j’avais raté les tests techniques.
J’ai eu un 2ème entretien dans une autre école de dev. Ce n’était pas du tout intéressant, les tests techniques étaient sur papier, ils étaient froids… Mais O’clock est resté dans la tête. J’ai demandé en février si je pouvais repasser le test et me voilà. En attendant, je me suis formée seule sur OpenClassrooms, Code Academy… Je suis passée en autofinancement pour que ça se fasse très rapidement. Le téléprésentiel, c’est une innovation, ça m’a parlé, pour moi c’est clair.
Après 2 mois avec nous, comment est-ce que tu te sens chez O’clock jusque là ? On est à la hauteur de tes espérances ?
Oui, même un peu plus que ce que j’espérais car je ne m’attendais pas à avoir autant soutien en poussant la porte de l’école. Dès la rentrée, j’ai paniqué, j’ai eu des doutes, ça a été très difficile. C’est Thom qui m’a apporté le déclic. La conversation qu’on a eue à l’entrée m’a permis de me rassurer à tous les niveaux et très vite. J’ai aussi le soutien de la psy qui donne des conseils et je relativise plus facilement après. Je suis heureuse de me connecter tous les matins, je suis chanceuse de faire partie de ce programme. On apprend, on avance, on apprend, on avance.
Au départ, on se dit que c’est impossible et quand on regarde derrière, finalement, c’était jouable. Quand mes camarades ont paniqué en commençant PHP, j’allais bien car j’avais déjà passé mes doutes et mon stress à la rentrée. Quand on est soignée, on voit le positif même dans le mal. Le diagnostic de la dépression m’a aidé à surmonter la formation. Je pense que cette formation est très bien faite pour les gens qui ont mon parcours ou des parcours similaires.
Quel a été ton ressenti pendant les étapes avant l’inscription (chemin vers O’clock, confessionnal…) ?
Pas tant stressant finalement, j’ai stressé 5 minutes avant le confessionnal et avant la réponse au test technique. J’ai fait mon confessionnal en 5 minutes finalement. Je suis motivée, je me doute que le message va passer, j’ai expliqué que je m’étais formée seule etc… Je voyais le positif !
Comment est-ce que tu gères le stress et la formation donc ? Est-ce que tu as des techniques pour ne pas paniquer ?
Ma technique, c’est Thom et Céline [NDLR : notre équipe de tuteurs pédagogiques]. La technique, c’est d’aller voir des gens. Et quand on est mal, il y a des gens qui sont là. Ils te répondent en privé et te rassurent. Sur Discord, on peut parler comme au téléphone, avec ou sans caméra. Eux sont formés pour nous soutenir, pour répondre à nos questions, pour nous booster. C’est tout ce qui nous aide. Ce sont des relations très agréables, très cool, toujours pro mais on se confie très vite finalement.
Tu m’as parlé avant l’interview de l’agoraphobie qui est apparue avec ta dépression. Est-ce que le format téléprésentiel était une nécessité pour toi ?
J’ai été victime d’agoraphobie diagnostiquée en même temps que ma dépression. Pour expliquer un peu plus : on sort de chez nous, on peut être dans la rue etc … mais parfois, on est dans une voiture et on imagine qu’une voiture nous fonce dedans. Au supermarché, on imagine qu’il y a une bombe et qu’on va exploser. On a du mal avec les endroits publics et fermés.
En me soignant de ma dépression, l’agoraphobie est partie. Mais ce n’est jamais complètement disparu. Avant, j’avais des nausées, mal à la tête avant de commencer ma journée mais maintenant c’est terminé. Là où j’en suis, j’aurais pu me déplacer à l’école mais O’clock c’est l’alternative, c’est hyper adapté, y’a le petit confort. Étant agoraphobe à 5%, je ne vais pas aller faire 2h de transports alors que je peux le faire de chez moi.
En effet, pourquoi aller à l’école quand l’école peut venir à toi … Maintenant, est-ce que tu as une idée de la spé que tu veux faire ?
Oui, la spé, je savais avant bizarrement. Comme j’avais déjà touché les cours de code, JavaScript m’a parlé : je le trouve beau, ce langage, les fonctionnalités me parlent… Donc React. Ce qui s’est confirmé pendant la formation.
Et après la formation ?
Après, je n’ai pas d’idée très précise encore … je vais pas dire que je vais programmer une voiture pour Tesla par exemple ahaha. J’irai sûrement dans une entreprise physique, ça ne me dérange pas. Full remote pour commencer je ne pense pas, ça fait longtemps que j’ai pas bossé en équipe et ça me manque, je me vois bien bosser en start-up parisienne … Ma priorité restera les entreprises innovantes, encore plus si elles proposent 1 jour en télétravail par semaine par exemple.
Le petit mot de la fin : Pour conclure cette interview, est-ce que tu as des conseils, pour orienter des personnes dans des situations similaires ? Que ce soit la dépression ou l’agoraphobie ou les deux.
Pour moi, O’clock, c’est le seul vrai conseil que je peux donner. L’équipe est bien castée, ils ont fait la formation, ils savent de quoi ils parlent, une équipe pareille pour les gens comme moi, c’est du luxe. Dans les autres écoles, tu ne vas pas te lever en cours pour dire que tu es larguée. Chez O’clock, on peut. Je ne dis pas qu’on n’écoute pas les cours, au contraire ahaha, mais on peut avoir de l’aide pendant les pauses, on nous remonte le moral. Pour moi, il n’y a ça que chez O’clock. C’est aussi fait pour les gens qui pensent qu’ils ne peuvent pas le faire et qui peuvent avoir besoin de soutien. Dans mon entourage qui connaît mes problèmes, tout le monde me dit « La formation est faite pour toi ». Si c’est le cas pour moi, c’est le cas pour d’autres.