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#Recrutée : Caroline, développeuse web Symfony en télétravail

2020-03-04
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On laisse souvent notre micro aux étudiants en cours de formation. Cette fois, on voulait prêter notre micro à une étudiante de Lunar, Caroline, embauchée en CDI en tant que développeuse web Symfony. Cerise sur le gâteau :  en télétravail ! Elle a accepté de répondre à nos questions de bon matin (forcément, les étudiants recrutés, ils bossent la journée)

Salut Caroline ! Tu as l’air en forme pour quelqu’un qu’on appelle et à qui on va poser des questions à 8h du mat’ ! (Pendant que d’autres louchent encore devant leur 3ème café)Tu vas bien ?

Salut ! Oui, merci  !

Attaquons cette journée ensemble alors. Est-ce que tu peux nous dire qui tu es, d’où tu viens et ce que tu fais s’il te plaît ?

Je m’appelle Caroline, j’ai 46 ans, je suis mariée et j’ai 2 enfants qui sont grands maintenant. J’habite au nord d’Aix-en-Provence.

Au niveau professionnel : j’étais comptable au départ. En arrivant dans le Sud, je n’ai pas trouvé de travail qui me plaisait. Marseille était trop loin et mes enfants étaient petits, je voulais pouvoir m’occuper d’eux… Je me suis dit : je vais changer de boulot. J’aimais les enfants, je suis devenue institutrice.

Je suis restée 11 ans dans l’Éducation Nationale jusqu’à ce qu’elle manque d’avoir ma peau. J’ai démissionné il y a trois ans. Ensuite, j’ai été auto-entrepreneuse et j’ai travaillé pour une association, dans des jardins pédagogiques. C’était une période de réflexion pour la suite. Je ne voulais pas me tromper pour mon 3e métier.

Finalement, au cours d’une conversation avec une collègue, on a parlé du développement web. Elle aussi cherchait une reconversion et un métier adapté à son handicap. On est allées sur OpenClassrooms et on a fait des exercices en HTML, CSS… Et ça m’a bien plu ! J’ai donc commencé à chercher une formation plus sérieuse. OpenClassrooms, c’était limité : je cherchais une formation plus encadrée. Je n’étais pas sûre de tenir sur la longueur avec la gestion du temps en étant toujours toute seule. J’ai aussi été à des réunions à la 3WA.

Par hasard (mais en fait pas trop), lors de mes recherches internet, je suis tombée sur O’clock. C’est le site qui m’a arrêtée, je le trouvais vraiment sympa. Ça donnait envie. J’ai cherché des avis, j’ai creusé et finalement ce qui ressortait était positif.

 

C’est donc pour ces raisons que tu as choisi O’clock ?

C’était la seule qui proposait d’être à domicile avec de vrais cours. J’avais envie d’avoir un suivi et l’obligation d’être présente “physiquement”. Ce rythme imposé, je savais que je le suivrais facilement. J’aurais été moins sûre de moi si j’avais été seule à la maison, sans trop de contraintes. Je connais mes faiblesses.

Certains ont la force de s’imposer cette autodiscipline. En préparant mon concours d’institutrice, je suis passée par le CNED. Résultat : se mettre à travailler chez soi sans contrainte, ce n’était pas facile !

C’est aussi grâce à l’ambiance que dégageait O’clock… Ça avait l’air chouette !

 

Pourquoi avoir quitté ton métier d’institutrice pour retourner à l’école ?

Je l’ai quitté car l’Éducation Nationale est une très grosse machine aveugle. On n’est pas vraiment des êtres humains : ni nous, ni les élèves, ni les parents. Pendant 11 ans, j’ai changé d’écoles, de niveaux, de collègues… La dernière année, j’étais dans deux écoles différentes et je m’occupais de trois classes avec quatre niveaux différents. Je voulais enseigner en maternelle mais je n’y avais jamais le droit. J’étais fatiguée de ça. J’ai pris une disponibilité, j’y suis retournée ensuite et je n’aurai pas dû.

J’ai démissionné pour qu’il n’y ait aucun retour possible. J’ai la chance d’avoir un mari qui pouvait assumer financièrement en attendant. Ce n’est pas le cas de tous les enseignants qui aimeraient s’arrêter et qui ne le peuvent pas à cause de cela. On était quand même 3 ressortissantes de l’Éducation nationale dans ma promo !

 

Comment s’est passé le financement de ta formation ?

J’ai fait le Chemin vers O’clock et, à tout hasard, j’ai cherché un financement. Je ne pensais rien avoir en sortant de l’Éducation Nationale. Au final, j’ai eu deux financements possibles. Un premier par l’auto-entreprise que j’avais, mais qui ne finançait qu’une partie. Je donnais aussi des cours particuliers à un petit garçon et j’étais donc employée de particulier. C’est l’OPCA qui s’occupe de ce type de salariés qui a financé la formation. Ce n’est probablement pas le financement le plus sollicité. J’ai appelé le CPF et j’ai parlé de financement pour mobiliser mes heures de CIF et ce sont eux qui m’ont donné cette piste.

 

Aujourd’hui tu es en CDI en télétravail ? As-tu toujours voulu travailler depuis la maison ?

Non, pas toujours ! En tant qu’institutrice, j’avais quand même l’habitude de bosser de la maison. J’avais pas mal de route de campagne sans bouchons pour aller à l’école et c’était mon sas de décompression. Après avoir quitté une classe de 30 enfants, quand je retrouvais mes deux enfants à la maison, j’avais moins de patience donc j’avais besoin de cette transition.

En fait, c’est avec O’clock que j’ai fait l’expérience du téléprésentiel. J’ai apprécié O’clock pour ça et pour l’expérience humaine. J’avais un peu d’apriori mais le fait de partager avec mes camarades et les profs cette ambiance, c’était tellement positif que je n’ai pas eu peur de la distance. J’ai vu que c’était quelque chose de possible et qui n’était pas pour autant dénué de lien humain.

(Préparez-vous à découvrir la vraie définition de “relever des challenges”. Vous allez également comprendre pourquoi Caroline était en forme si tôt.)

En parallèle de O’clock, j’ai préparé une grosse course à pied. C’était un défi de faire les deux en même temps. La course était en décembre, juste à la fin du Socle. C’était hyper intense mais mon mari m’a aidée en s’occupant de l’intendance. Quand je ne bossais pas, je courais, quand je ne courais pas, je dormais : voilà le rythme que j’ai eu pendant 3 mois. 

J’avais 5 entraînements par semaine… Un rythme qui aurait été impossible à tenir si j’avais eu besoin des transports pour aller à l’école. J’avais ce lien social et physique via la course à pied et par une association dont je m’occupe en parallèle. Le téléprésentiel avec une vie sociale riche, ce n’était pas gênant du tout puisque je retrouvais du monde le soir et le week-end.

Le test positif avec O’clock m’a permis de voir que ça me convenait. Je travaille chez moi, j’ai toujours la course à pied et mon association pour me faire sortir et assurer mon équilibre. Je suis heureuse de ma reconversion.

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Caroline au milieu de ses kilomètres de code.

Après ces 6 mois, comment s’est passée ta recherche d’emploi ?

J’ai cherché tranquillement et j’ai passé le Titre Professionnel en mars. Après le TP, j’ai fait un profil LinkedIn, j’ai répondu à quelques offres et j’ai eu 2 ou 3 entretiens téléphoniques…

J’ai rencontré quelqu’un de 3WRH qui m’a conviée à un rendez-vous à Marseille dans leurs locaux. Ils me proposaient la POEI car ils cherchaient des profils pour faire des formations Symfony/Angular. Ayant déjà fait la moitié du programme avec la spé Symfo, ça ne m’intéressait pas tant que ça. Mais mon profil d’ancienne instit’ lui plaisait et finalement c’est cette personne qui m’a aidée à trouver mon premier stage.

Pendant ce stage, j’ai bossé avec une équipe d’une douzaine de développeurs sur le site de l’entreprise. J’ai découvert les open spaces, 50 minutes de bouchons matin et 50 minutes soir. Les gars avaient le casque sur les oreilles toute la journée mais ils étaient super sympas ! J’ai été bien accueillie, j’ai été formée par un jeune qui était vraiment très fort et qui connaissait énormément de choses.

Par contre, l’open space je n’ai pas aimé. On est avec des gens sans vraiment être avec eux. J’ai décidé de ne pas rester et je me disais que le télétravail c’était vachement bien quand même.

J’ai commencé mes recherches d’emploi en télétravail et j’ai eu un peu de chance. Aude, une camarade qui avait déjà trouvé un job en télétravail a vu un petit commentaire sur LinkedIn :  “Nous, on est en télétravail et on recrute” et m’a envoyé le lien vers cette agence web.

J’ai contacté le responsable de la boîte et je lui ai dit “Ok, vous recrutez, moi je cherche, qu’est-ce qu’on fait ?” et ça s’est fait comme ça. Il ne peut pas toujours être dispo, ni réactif aux messages car il est très occupé. C’était le bon endroit et le bon moment pour le contacter, j’ai eu de la chance d’avoir un retour (et je l’ai un peu harcelé aussi).

 

Tu as fait plusieurs entretiens pour officialiser ton poste ?

J’ai donc eu un premier entretien au téléphone avec le responsable. Il m’a présenté son entreprise, ses projets et j’ai raconté rapidement mon parcours.

Après cet entretien téléphonique, il m’a envoyé le test technique que j’ai particulièrement bien raté. 

Il y avait une partie de jeu de piste où il fallait trouver le test en lui-même, caché dans les entêtes. Ensuite, il fallait trouver le mail pour envoyer la réponse qui était codé en MD5. Le reste était un test PHP qui n’était pas fait pour les juniors et plein de questions de culture web, anglais, etc.

J’ai demandé des nouvelles de mon test et il m’a répondu “Ton test il est pas ouf ouf mais on va te donner ta chance.”. Il avait déjà embauché des développeurs junior et même quelqu’un de O’clock, une année avant moi. Il s’est dit “Une fille : pourquoi pas, plus âgée : pourquoi pas…” en se disant que j’allais peut-être être plus posée, plus mature que les jeunes.

J’ai commencé le 3 septembre, pile un an après le début de ma formation. J’ai eu deux mois de période d’essai renouvelables mais finalement pas renouvelés. C’est une petite boîte, on est six dont quarte développeurs, le patron qui cherche les contrats et développe un peu aussi et un commercial qui bosse sur un projet interne.Nous venons d’accueillir un nouveau développeur et nous sommes 3 personnes sur 6 à sortir de chez O’clock désormais ! Beau score n’est-ce pas ?

 

Quel est ton poste aujourd’hui ? As-tu une spécialité ?

Sur le contrat je suis développeuse consultante web avec une spécialisation en back. L’entreprise n’utilise que Symfony. C’est occasionnel si on doit utiliser une autre techno. Le développeur front parfois est amené à utiliser autre chose mais sinon c’est full Symfony.

Pour moi, pas d’intégration. Je suis contente car je n’aime pas ça. C’est quelque chose qui s’est défini, comme pour beaucoup de mes camarades, pendant la formation. Mon mari, qui développe pourtant, ne comprend pas ces affinités que nous avons avec certaines technos. Pour lui, c’est la même chose.

 

Tu es donc entourée par au moins un développeur, ton mari ?

Il n’est pas développeur web mais il développe des outils de calcul scientifique. Mais oui, il comprend ce que je fais, il m’a sauvée pour plein de choses.

Hier, j’avais un truc à faire au boulot : une manipulation d’un gros tableau. En cinq minutes, il avait compris la logique et il m’a aidé. Personnellement, j’ai encore du mal avec les tableaux, lui a déjà ce mécanisme. Ça a joué quand même d’avoir un tuteur pédagogique à la maison.

Mon fils va aussi devenir développeur ! Il démarre une formation à la rentrée prochaine.

A croire que le développement est contagieux chez vous. Dans ton entreprise,  vous avez autant de locaux que O’clock ?

Oui : zéro locaux. Je pense que c’est un atout d’ailleurs. Là où j’ai fait mon stage, il y avait une possibilité de télétravailler quelques jours par semaine. Certains étaient en remote total mais ce n’était pas vraiment géré.  Il y avait bien les outils mais comme ce n’était pas pensé, les personnes en télétravail étaient un peu à part, un peu invisibles. Quand tout le monde est en télétravail, on est obligé de s’organiser pour ça. Et, là, cela fonctionne.

Dans l’équipe, je suis la première qui habite loin. Les 4 autres sont sur Paris et ils se voient une fois par semaine pour une réunion-petit-déj, le mercredi. Normalement, des visios sont prévues mais depuis un café, ce n’est pas idéal.

Le fait que je sois un peu laissée à part pour ces réunions contrarie mon responsable mais pas suffisamment encore pour qu’il change sa façon de faire fonctionner l’entreprise. On a fait une fois une rencontre physique car j’étais dans la région. On a fait un petit dej, un escape game, c’était super sympa.

 

Avec la distance, comment est-ce que vous organisez votre travail ? Tu as retrouvé des outils utilisés en formation ?

Déjà on utilise Slack, l’incontournable. C’est le point névralgique de la communication.

On fait le “Daily” tous les matins à 9h avec la caméra obligatoire. Mon patron n’est pas toujours présent à ces réunions, il bosse en décalage parfois jusqu’à 4h du matin mais il nous fait confiance et c’est très agréable. Mon collègue le plus expérimenté, qui est aussi le plus ancien, chapeaute l’équipe.

 

Pour les projets, tu bosses seule dessus ou vous organisez des choses en binôme ou en équipe ?

On est deux en back et un seul en front. Le projet que j’ai rendu hier, c’était un projet que j’ai fait seule. Mon collègue front s’est chargé de l’intégration. On a forcément besoin des collègues et selon la taille des projets, on peut travailler à plusieurs mais on bosse de manière autonome.

 

À t’entendre parler, on dirait que tu as échappé à quelque chose qui revient pourtant très souvent : le syndrome de l’imposteur ! C’est vrai ?

Je n’ai pas échappé à ça du tout, non ? J’ai bien eu la peur de ne pas être au niveau, tout le temps. On dit qu’on a le syndrome de l’imposteur puis celui de la tortue, c’est ça.

J’ai eu la chance qu’on valorise mon travail. Même en stage, je faisais des tous petits trucs et on me disait que c’était bien. La cheffe de projet disait “C’est cool, tu fais des petits trucs mais ce n’est tellement pas prioritaire que personne ne s’en occupe. Tu fais ces petites choses et finalement ça fait carrément avancer le projet.”

Je suis tombée sur des gens qui m’ont dit que mes quelques petites lignes de code avaient leur importance.

Mais évidemment que les deux premiers mois, j’ai fait des insomnies et j’étais super stressée. J’avais l’impression de ne savoir rien faire mais mon patron m’a appelée le Bulldozer : quand je code, ce n’est pas rapide mais c’est propre. Quand je livre, ça fonctionne (presque toujours ?).

Du coup, j’ai un bulldozer en photo sur Slack.

 

En parlant de la formation en elle-même, quel souvenir est-ce que tu gardes de ces six mois ?

Aaah, un super souvenir. Je l’ai dit plusieurs fois mais ça a été une des meilleures périodes de ma vie. Pas juste grâce à O’clock, puisqu’il y avait aussi cette course de 80km entre Saint-Étienne et Lyon que je préparais avec des copains. C’était la première fois que je courais autant, j’étais habituée à maximum 20km donc c’était un gros défi.

C’était donc un ensemble de choses mais O’clock : j’ai adoré. La stimulation intellectuelle, le partage, l’entraide, en passant par la super ambiance au sein de la promotion… Ils disent tous ça mais je suis sûre que c’était la meilleure promo ?