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Djyp dans son quotidien de formateur

2021-07-01
Formateur-Oclock

On passe le micro à Djyp aujourd’hui ! 🎤 Alors Djyp c’est un Quebantais passionné de musique, d’immobilier et de plantes en tout genre. Mais c’est avant tout un formateur en spé Symfony chez nous, et c’est ça qui va le plus nous intéresser. On lui a filé la parole pour qu’il nous raconte son parcours et surtout son quotidien avec les étudiants. Allons à la découverte du métier de formateur chez O’clock !

Coucou Djyp ! Comment vas-tu ?

Hello ! Je vais toujours bien. Bon pas toujours hein, mais généralement je suis toujours de bonne humeur.😁

Est-ce que tu peux nous faire une petite présentation s’il te plaît ? Qu’est-ce que tu faisais avant d’arriver chez O’clock ?

Oui ! Alors je m’appelle Djyp, je suis Québécois, mais aussi Nantais.

Développeur professionnel depuis 2009, j’ai mis le nez dans le code en 99, à l’adolescence. Je suis passé par plein de boulots liés à toutes sortes de passions, j’en ai 5000 !

J’ai été freelance dans le dev à partir de 2009 et des choses dans ma vie ont fait que j’ai emménagé à Nantes en 2017. C’est là que j’ai décroché mon 1er CDI en entreprise et par la suite une opportunité en tant que formateur chez O’clock s’est présentée, une occasion en or pour moi, car j’avais déjà fait de l’enseignement et je voulais vraiment m’y remettre.

Tu es donc arrivé alors qu’O’clock était encore toute jeune !

Fin 2018, près de deux ans après le lancement de la première formation. Donc il y avait déjà beaucoup de choses de faites, mais je constate que l’école évolue encore un peu plus chaque jour et j’ai toujours un peu de mal à le réaliser c’est fou !

Quel est ton poste ? Ta spécialité en dehors de l’animation des blind test ?

Haha ! Alors on va clore la légende tout de suite, j’ai animé un seul blind test en 2019, je me suis « sacrifié » pour quelqu’un qui en avait moins envie que moi, voilà tout !

Et plus sérieusement, je suis formateur développeur depuis octobre 2018 et j’enseigne la spé symfony depuis août 2019.

Concrètement, je participe aux programmes, je donne des cours, je fais du dev sur les différents outils dont on dispose en interne, j’aide aussi à la création de contenus. D’ailleurs, en ce moment, je bosse sur les contenus de la formation pro de PHP vers JS et Node.JS qui débute lundi !

Au quotidien ça fait quoi un formateur ?

Un formateur, ça se lève en se disant qu’il a hâte de retrouver son groupe. Il commence sa journée forcément avant 9h car c’est l’heure de début des cours.

En ce qui me concerne, je suis plutôt sourcilleux au niveau des horaires. J’ai la réputation de finir à mes cours à l’heure, mais sans m’en rendre compte ! Il y a une harmonie autour de moi sans doute ! Il y a même eu une période ou pendant 4 / 5 cours d’affilés, toutes les pauses étaient à 10h33, pile à la fin de ma phrase.

Pendant un cours,  je réfléchis constamment à ce que je dis pour m’assurer de la clarté de mes propos et anticiper les questions des étudiants. En même temps je suis la trame de mon cours, le chat, et je réponds aux questions de tout le monde. J’ai un autre écran avec le code que je partage aux élèves, je veille à ce que mes cours soient enregistrés et disponibles en replay. Donc ça demande beaucoup de concentration ! Après les cours, c’est pas fini, je reste en cockpit pour répondre aux questions des élèves, je reste à leur disposition en messages privés durant les challenges, je règle les problèmes techniques, les bugs, je m’assure que tout le code fait dans la journée est en ligne et il faut encore envoyer un récap de la journée.

Et il y a toujours du suivi pédagogique à faire, suivre les dossiers, essayer de voir s’il y a des élèves en difficulté, répondre à des questions du référent sur certains profils, s’assurer que tout le monde est au top finalement !

Il y a un temps pour tout alors pour décompresser, on s’envoie des âneries avec les collègues. 😆

Pendant les cours, c’est quoi ton truc pour détendre les élèves ?

J’ai plein de petits trucs, mais il y a plusieurs aspects à prendre en compte. Les élèves sont très stressés, à différentes échelles, il faut comprendre qu’ils sont en pleine reconversion : il y a une grosse pression pour eux pour que ça marche, pour trouver un emploi et s’épanouir.

Certains vont vivre la difficulté directement comme un échec, d’autres sont des persévérants et la voient comme un challenge. Face à ça, il y a plein de discours et de postures à avoir, et ce sont des choses qui ont été mises en place bien avant que j’arrive chez O’clock. Par exemple, leur rappeler qu’on ne se compare pas, que j’ai peut-être l’air de tout savoir par cœur, mais c’est parce que j’ai préparé mon cours alors que j’oublie encore des choses quand je code seul. Il y a des élèves parfois qui m’apprennent des choses en plein cours et c’est normal ! On a affaire à des technos qui bougent tout le temps, alors on a tout à apprendre de tout le monde.

J’aime bien les confronter à ce moment ordinaire du développeur, de ne pas connaitre la bonne réponse par cœur. Il faut chercher dans la documentation, je leur explique comment on cherche, où se trouve l’information. On leur apprend à apprendre !

Sinon, pour les détendre d’une manière générale, je ne dirais pas que je suis un clown, mais je fais des blagues parfois, et puis j’essaie d’être toujours de bonne humeur et de transmettre ma passion. Et ça me fait toujours chaud au cœur de voir que j’arrive à leur transmettre ces bonnes ondes.

Dans les retours de la part des élèves, je sens que les cours leur ont plu, j’ai réussi à garder l’attention, transmettre ma passion et une certaine rigueur. Pour écrire du code efficacement il faut adopter plusieurs réflexes et appliquer certaines conventions, je suis très rigoureux là-dessus. Quand on bosse sur certaines notions, ça peut paraître lourd, mais après on dispose de pleins de réflexes qui facilitent la vie d’un dev.

J’envoie des paillettes à plein de moments. On peut se contenter quand on maitrise bien les choses de JUSTE se faire plaisir. Et en plus en reconversion, il faut qu’ils voient tout de suite la part de plaisir.

Pourquoi tu t’es spécialisé en Symfony ?

Parce que je maitrisais la techno tout simplement ahah. Bon, il y a eu un concours de circonstances. J’avais déjà travaillé et enseigné sur Symfony tout simplement.

J’aurais aussi pu faire du WordPress car j’ai bossé avec. Donc c’est un pur hasard, mais pas tellement parce que j’avais tout de même un intérêt pour le dev côté backend.

Quel langage préfères-tu utiliser ? 

J’utilise PHP, un langage que j’aime bien, dont je connais les imperfections, mais contrairement à certains je ne dis pas que c’est un langage nul car il y a quelques incohérences, on ne va pas commencer à détester son voisin juste parce qu’il est contradictoire de temps en temps ?

C’est un langage facile à prendre en main, à comprendre, fait pour le web et qui permet de prémâcher plein d’algorithmes dont on ne veut pas se soucier quand on fait du web et qu’on veut juste afficher des informations et les structurer.

Mon univers, c’est PHP et JS, mais je me suis mis à d’autres langages comme du Python et du Rust. Je n’ai pas toujours trouvé le même plaisir à coder.

Peut-être parce qu’avec Symfony j’ai un gros confort, je fais un projet en claquant des doigts, mais en Django avec Python, ce sera forcément un peu plus lent parce que j’ai moins d’expérience avec.

Je ne sais pas si j’ai une vraie préférence, mais les choses peuvent évoluer, peut-être que le PHP va disparaitre un jour et je ne vais pas en pleurer pour autant.

As-tu une anecdote de formateur à nous partager ?

Alors j’ai une anecdote un peu touchante. Tout récemment, chez les Qui-Gon, il y a un élève qui m’a envoyé, une image à mon effigie que je trouve vraiment drôle !

Avec cette promo je pense que, formateurs comme élèves, on en a tous gardé un super souvenir !

Tellement que pendant leur apothéose, nos étudiants ont pris le temps de coder un livre d’or pour les profs, avec des messages à toute l’équipe et des messages privés accessibles avec un login et un mot de passe. Une fois connecté j’ai eu un bon d’achat ! Ça m’a tellement touché qu’en hommage je me suis acheté une figurine Qui-Gon.

figurine La petite boule de poils à côtés de la Figurine Qui-Gon, c’est Milo qui ne supporte pas de ne pas être sous l’objectif …

J’en ai une autre également, très inspirante ! Ça remonte à la 1ère promo Symfony que j’avais : les Titans. Il y avait deux filles dans la promo qui étaient très compétentes et intelligentes, mais elles n’avaient aucune confiance en elles. Au moment de constituer les groupe d’apothéose, on essaie d’équilibrer et de respecter leurs choix.

Je faisais les groupes avec ma collègue Céline, qui était leur référente. On arrive à la possibilité que ces deux là se retrouvent seules à faire du Symfony, sans quelqu’un pour les épauler. On pense vraiment qu’elles en sont capables, mais on sait pertinemment qu’elles vont flipper. Finalement on se dit : aller on joue ce coup-là, je suis sûr que ça peut marcher.

Au moment de l’annonce, c’était un peu la catastrophe, car elles ne voulaient pas être seules, elles avaient vraiment besoins de quelqu’un en plus sur lequel s’appuyer et c’est ce qu’on leur a reproché. On n’a pas lâché l’affaire avec Céline alors elles ont dû accepter.

Eh bah elles ont tout déchiré !

Elles ont tellement déchiré que j’en ai chialé le jour de la présentation. Je repensais à tout le chemin qu’elles ont parcouru tout au long de la formation et ça m’a tellement ému !

C’est là qu’on réalise le déclic que l’on peut déclencher chez nos étudiants. Il y en a certains qui en sortent grandi et je suis heureux de participer à ça.

As-tu un conseil pour un étudiant qui se lance dans la formation ?

Oui, une tonne ! Ça serait d’être passionné ou très intéressé. Pas voir ça juste comme une utilité. J’ai déjà vu des gens dans le métier qui ont appris le code comme une simple compétence, un skill à avoir.

Mais là où pour moi c’est problématique c’est que ces gens qui ont appris sur le tas sans passion et ne prenaient pas de plaisir dans le code, mais plutôt en gestion de projet ou à voir le produit fini, alors que finalement le code est assez bancal. La maintenance de ces projets est horrible et ça donne des conditions de travail assez désagréables quand on passe derrière.

Si leur but, c’est de gérer des projets, je leur conseille de se diriger vers un métier de gestion de projet et qui s’entoure de développeurs passionnés. Dans la vie il faut trouver son Ikigai, l’équivalent en japonais de “raison d’être”, trouver le bon équilibre, le truc dans lequel on est bon, le truc qui nous passionne et l’endroit où on a besoin de nous. Si j’avais un conseil, c’est d’y aller plus par passion que par intérêt.

On dit que le marché est bouché, c’est faux. Le marché du dev junior est compliqué, car il est difficile d’avoir une première expérience parce qu’il y a un gros manque de dev sénior, alors il faut réussir à se démarquer. Pour sortir du lot, c’est la passion qui pourra faire qu’on soit embauché par un employeur !

Comme je l’ai dit plus haut, ne jamais se comparer, il y aura toujours plus fort que soi, faut se faire plaisir et ne surtout pas hésiter à aller voir plusieurs sources. Ce n’est pas parce qu’on est chez O’clock qu’on ne peut pas aller voir sur d’autres sites avec des explications différentes.

Et enfin, il ne faut pas avoir peur de faire des erreurs, apprenez, refaites des erreurs, réapprenez.

Quel moment de la formation tu préfères ? 

En début de saison 2 quand les élèves commencent à faire du PHP, quand ils ont vu HTML, ils ont des habitudes, ils apprennent à faire des algorithmes, j’aime bien ce début.

Une fois qu’on a bien découvert les langages de programmations et qu’on arrive vers la saison 6 à donner de la structure à son projet, une architecture MVC. À ce moment-là ils vont au-delà du simple code, ils le lisent facilement, je ne sais pas s’ils s’en rendent compte. On n’explique plus le code, mais on explique comment l’utiliser.

J’adore le début de la spé, en Symfony on leur envoie pleins de paillettes en leur en disant “regardez comme c’est facile !”.

Et forcément la fin de l’apothéose, l’accomplissement de ces mois de formations, car je suis fier d’eux.

En dehors de l’école, qu’est-ce que tu aimes faire ?

Alors je fais de l’impression 3D, je possède 2 imprimantes, depuis 2018, j’ai imprimé le support de mon micro par exemple. J’investis dans l’immobilier donc ça me prend pas mal de temps.

support-micro-djyp Le super support imprimé par Djyp, c’est pas la classe ?

Je fais beaucoup de dev perso, je regarde des séries, j’écoute beaucoup de musique, j’ai eu la chance d’interviewer des musiciens cools dans une autre vie. J’adore aussi le jardinage, l’agronomie, la botanique, l’agriculture, faire pousser des trucs qu’on ne trouve pas en magasin.

Les jardins forêts, c’est mon sujet de 2021, je suis fou de ce truc depuis janvier. C’est un concept d’organisation d’un jardin un peu comme une forêt, pour optimiser les espaces et la production. La plupart du temps on privilégie les plantes  vivaces comestibles. Certains professionnels ont su dénicher des variétés adaptées à nos climats. Ça amène de la  diversité dans l’assiette, en plus de capter du carbone, de favoriser la biodiversité et de susciter de nombreux échanges avec les curieux.

Enfin bref vous l’aurez compris, j’ai un esprit qui s’éparpille un peu partout !

Est-ce que tu partages ces passions avec les étudiants ?

Cette année j’ai mis le paquet sur des semences bizarres et des trucs que je veux essayer, j’avais un genre de serre dans le salon au printemps, avec éclairage et tout le tralala, j’ai publié des photos sur mon photo blog djyp-jardine et je mettais des photos en fond d’écran en cours, je changeais tous les 2 – 3 jours, comme ça les étudiants pouvaient voir l’évolution. Sinon à part ça, je ne partage pas grands chose.

Je transmets énormément en dev, même si j’adore les élèves je ne veux pas leur imposer des sujets qui ne les intéressent qu’à moitié. Quand on aborde un autre sujet, je les invite à prévoir un appel hors cours, un apéro le vendredi ou autre.

Je ne suis pas payé pour parler jardinage ahah.😆

Un petit mot pour la fin ? 

Alors pour changer des grosses blagues pour le mot de la fin, je voulais aborder un gros sujet en ce moment, limite à la mode, les HPI (Haut Potentiel Intellectuel).

Peu de personnes savent s’ils le sont. Alors si j’ai bien un conseil à vous donner, n’hésiter pas à demander un diagnostic ! Si vous avez l’impression d’être différents des autres, de vous éparpiller dans tous les sens ou même de vous sentir à la ramasse, intéressez-vous au sujet.On remercie Djyp, d’avoir pris le temps entre deux cours de nous avoir fait part de son quotidien de formateur ! Ce fut un témoignage passionnant et inspirant !