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Combien de temps faut-il pour apprendre à coder ?

23/06/2024
Combien-de-temps-faut-il-pour-apprendre-a-coder
5 ans ? Deux ans ? 5 mois ? 6 jours sans dormir avec une perfusion de caféine dans la fémorale ? On est d’accord qu’il y autant de réponses possibles que d’unités de mesure de temps. Mais quand même, on va se risquer à apporter une réponse précise à une question qui ne l’est pas vraiment. 

«Vous pouvez répéter la question ?»

C’est important de poser les bonnes questions avant même de répondre à la grande interrogation qui va nous occuper sur cet article.

Savoir coder, c’est quoi pour toi ?

Et là, tu crois qu’on te prend pour un bon gros débile porteur d’un seul neurone fonctionnel à temps partiel. Forcément, tu sais ce que veut dire « savoir coder ». Et on sait que tu sais. Mais ta définition est peut-être différente de celle de ton voisin.

Savoir coder, c’est quoi ? Savoir réaliser un site web from scratch ? Développer la page splash du salon de coiffure-charcuterie de son cousin ? Gérer l’intranet d’un site à fort trafic ? Être suffisamment au point techniquement pour confier un projet à un autre dev ? Vous l’aurez compris, l’expression « savoir coder » est sujette à multiples interprétations.

Vous n’avez pas les bases.

On vient de voir que « savoir coder » pouvait vouloir dire beaucoup de choses. Mettons que nous nous arrêtions sur une seule définition. Ex : savoir coder = être un développeur professionnel. Ce ne serait toujours pas suffisant pour répondre à notre question principale. Encore faudrait-il nous arrêter sur les prérequis communs à tous.

orel

Un étudiant qui s’est exercé quelques semaines au HTML et au CSS finira sûrement plus vite son apprentissage qu’une personne qui se demande ce que c’est que « Acheter Emelle ». Les deux ne partent pas du même point. Le temps d’apprentissage sera donc sensiblement différent.

Apprendre à coder oui, mais comment ?

Dernier paramètre à fixer avant de répondre à la question : les modalités d’apprentissage. Difficile de définir un temps d’apprentissage unique alors que plusieurs solutions pour se former existent et qu’elles demandent un investissement différent de la part de ses apprenants.

Dans le cas de O’clock, on est sur de la formation intensive et à temps-plein. Mais on peut très bien prendre le chemin du MOOC avec une période d’apprentissage plus longue parce que le rythme est moins intense. Et encore, on pourrait également mettre sur le tapis la question de l’accompagnement : avec ou sans profs ? Avec ou sans élèves pour se motiver ? Avec ou sans ressources pédagogiques à disposition ?

Autant de données qui vont influer sur la durée de l’apprentissage et qui nous poussent à penser qu’il sera compliqué d’imposer péremptoirement une durée minimale unique et sans équivoque.

Kaamelott

On sait ce que vous vous dîtes : «Oulah, c’t’article, ça sent le gros click-bait et ils vont tenter de noyer la peau de l’ours avant d’avoir vendu le poisson pour ne pas avoir à répondre à la question. »

On va bien y répondre, rassurez-vous. Mais pour ça, il va falloir s’arrêter sur un seul cas de figure. Par souci de simplicité, on va prendre l’exemple du « type » d’étudiant que nous connaissons bien et qui :

  • Souhaite apprendre à coder pour devenir développeur web professionnel
  • N’a pas de bases concrètes en développement informatique
  • Décide de faire une formation intensive, à temps-plein.

De débutant à pro

Ici, on va parler de notre expérience et de nos observations. Même si tous les étudiants ne bénéficient pas des mêmes capacités et de la même aisance intellectuelle, on observe tout de même des similitudes entre chaque parcours qui nous poussent à déduire des « étapes » clés de l’apprentissage.

Savoir coder ne veut pas dire être développeur

Si vous remontez plus haut, nous évoquions les multiples interprétations qu’implique fatalement l’expression « savoir coder ». Et bien pour nous aussi (O’clock), nous avons notre propre interprétation des termes « savoir coder » qui confine davantage à un moyen plus qu’à une fin.

Une petite analogie pour se faire comprendre : faire du pain. Peut-être que le dimanche, vous vous amusez à fabriquer votre propre brignolet (ouais, on place des mots de ton grand-père) pour votre propre plaisir. Diriez-vous que vous êtes boulanger pour autant ? Non. Pourtant un boulanger fait du pain, comme vous.
Mais pas que. Il fait du pain, de la baguette, des croissants, des pains au chocolat, des quiches aux lardons, des chouquettes, de la madeleine et bien d’autres délices.

Mais au-delà de ça, il est boulanger. Il détient un savoir-faire construit au gré de milliers d’heures à tâter du gluten du matin au soir. Mais il sait aussi gérer les stocks, les demandes clients, le pricing de ses produits, etc.

Comme le métier de boulanger, le métier de développeur ne se limite pas simplement à l’exécution d’une de ses tâches principales. C’est tout un ensemble de compétences et d’aptitudes à réunir. Savoir coder, c’est comme faire du pain. C’est un moyen. Soit « simplement » pour avoir le loisir de faire son pain le dimanche, soit pour en faire son métier. Et dans le second cas, ça demande un temps d’apprentissage un peu plus conséquent.

commit de pain
Photo rare d’un commit de pain. *

Chez O’clock , on différencie clairement « savoir coder » de son objectif  « devenir développeur web ».

Trois mois pour « apprendre à coder »

Comme dit plus haut, on distingue deux étapes dans la longue route qui nous guide vers le métier de développeur web.

La première étape, c’est la découverte et l’apprentissage des premiers langages et avec ce premier apport théorique, les prémices d’un savoir-faire. A ce stade, on peut dire que l’étudiant sait « coder ». Il a en bagage quelques technos qu’il sait appréhender, dont il connaît l’utilité fonctionnelle. Ce qu’il ignore représente une marge colossale et le savoir acquis est encore vacillant. Mais, il sait coder. C’est un fait.

En partant de nos observations, on relève qu’il faut pas moins de trois mois pour atteindre ce stade. Et encore. On parle bien d’une formation intensive où l’on code matin, midi et soir. Si on fait une pause crêpes dans la journée, ça ralentit forcément le processus.

5 mois minimum pour se professionnaliser

On radote mais savoir coder, ce n’est pas être développeur. Au bout de trois mois, si l’on sait à peu près manier HTML, CSS avec un peu de PHP et du JS, on est encore un peu loin d’être opérationnel dans un milieu professionnel.

A ce niveau d’apprentissage et en conservant le même rythme dit « intensif », il faudrait encore deux mois supplémentaires pour véritablement développer ce qui va manquer cruellement à un codeur amateur :

  • Un véritable savoir-faire sur une techno donnée. En gros, se spécialiser. Si les trois premiers mois posaient un contexte technique général, c’est par la suite que l’on décide de se focaliser sur une techno ou sur un pan du développement web (front ou back, en gros).
  • Un savoir-être. C’est clairement ce qui fait défaut aux débutants. Être développeur, c’est pas juste poser des lignes de code dans un éditeur de texte. Beaucoup d’apprenants oublient que ce que l’on appelle les « soft skills » ne sont pas soft du tout pour un développeur.

Encore une fois, on parle « en moyenne ». 5 mois, c’est ce que l’on a observé et c’est un minimum en dessous duquel il nous paraît presque impossible de se revendiquer développeur web. Mais bien évidemment, nous savons que vous êtes amenés à entendre d’autres sons de cloche tintant d’autres écoles. Difficile pour vous de vous y retrouver quand plusieurs organismes de formation peuvent avoir des opinions diamétralement opposées.

Savoir lire entre les lignes (de code krkrkr)

Une fois que l’on sait qu’il nous faut 5 mois, comment faire la part des choses ?

La quête de la vérité

« Ouais mais vous, vous dîtes 5 mois mais j’ai vu une école qui parle de devenir développeur en 3 mois. Qui croire ?»

Votre cœur. Et si votre cœur n’en sait pas plus que vous, vous n’êtes pas sorti du sable. La première chose à faire, c’est de contacter toutes ces écoles en question et leur demander l’objectif affiché de leur formation.

Le milieu de la formation professionnel reste un marché où la concurrence est très présente. Alors tous ses acteurs affûtent leurs arguments et leurs meilleures punchlines pour tenter de vous séduire. Le vernis de la communication est très attrayant. Le but étant de savoir s’il existe une vraie bienveillance derrière ces effets d’annonce.

Agrippez donc votre clavier ou votre téléphone et posez des questions : « Qu’est-ce que je vais apprendre pendant ces « X » mois de formations ? A quoi va me servir concrètement ce cursus ? Serais-je à même de postuler en tant que développeur après votre formation, etc. »

Multipliez les questions, accumulez les réponses et les sons de cloche pour vous construire une véritable opinion.

Les faits, rien que les faits.

Reprenons la thématique qui nous occupe aujourd’hui, à savoir le temps nécessaire pour devenir développeur. Si nous arrivons à affirmer une durée minimale, c’est parce que cette affirmation ne sort pas de nulle part, elle n’a pas été décidée aux fléchettes. Non, ça part d’une réelle observation étalée sur plusieurs années à former des étudiants en présentiel.

Trois des fondateurs de l’école O’clock ont été profs avant de créer leur propre école. Et ils ont tous constaté la même chose : sur le plan pédagogique, les formations très courtes pour devenir dev, ça ne marche pas.

On a beau faire des journées de 22h, faire dormir les étudiants sur place pour gagner du temps de formation, les nourrir à la poche nutritive en intraveineuse pour économiser les temps de repas et leur fournir un cathéter et une bassine pour leurs besoins naturels : moins de 5 mois, ça le fait pas. Le temps d’apprentissage n’est pas compressible. 

D’où notre agacement quand on voit certains homologues affirmer le contraire.

Kaamelott

Juge et partie ? C’est pas faux.

«Ouais mais qui dit que vous ne faites pas de la comm’ en nous disant que c’est 5 mois. Quand on regarde votre formation, comme par hasard, elle dure 5 mois. En fait, vous vendez votre perception de la formation car elle correspond à vos objectifs commerciaux ».

C’est pas faux. C’est même plutôt vrai. Notre position est délicate car nous tentons d’apporter de la clarté dans tout ce fatras. Sauf que nous ne sommes pas uniquement des observateurs. Et oui, nous « vendons », nous aussi, une formation. Apporter de la clarté alors que nous sommes, malgré nous, créateurs du brouillard, ça paraît un peu culotté.

Quand on parlait de notre agacement vis-à-vis des différentes pratiques et fausses promesses de la part de certaines écoles, cette sensation est sincère. Et elle a très certainement motivé l’existence de l’école O’clock. C’est parce que nous n’étions pas en accord avec ces formations miracles que nous avons décidé de lancer la nôtre, plus exigeante mais plus proche de la réalité des faits.

Mais forcément, maintenant que nous sommes « dans la combine », il paraît logique que vous preniez nos avertissements pour un message publicitaire à peine dissimulé. En gros : « O’clock c’est trop bien, les autres c’est caca ».

Doit-on pour autant nous censurer sous prétexte que l’on pourrait être soupçonné de duplicité ? Je crois que non. Nous savons bien que notre parole peut être remise en doute car nous sommes « juge et partie » mais accordez-nous au moins le bénéfice de vouloir nous sortir de cette mouvance collective qui consiste à tout simplifier.


*Com(mie) de pain. Ouais, on sait que niveau humour, on a encore du pain sur la planche.