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Strapi pour les débutants : le CMS qui ne mord pas (promis)

12/08/2025
Strapi pour les débutants

Si vous êtes développeur junior et que le mot CMS vous évoque soit WordPress, soit une entité obscure vivant dans un placard, il est temps de rencontrer Strapi.

Oubliez l’image poussiéreuse du CMS “boîte noire” qui vous impose son architecture et ses plugins capricieux. Strapi, c’est l’outil qui vous laisse les clés du back-end tout en vous épargnant la corvée de recoder chaque API à la main.

C’est un peu comme si un CMS traditionnel était un menu tout prêt au restaurant, et que Strapi vous donnait plutôt une cuisine équipée où vous choisissez vos ingrédients, vos recettes et même la manière de dresser l’assiette. Que vous construisiez un site vitrine, une appli mobile ou un tableau de bord pour gérer les stocks de votre food truck, Strapi vous fournit la structure, et vous gardez la liberté créative.

C’est quoi Strapi ?

Né en 2016 à Paris, créé par trois développeurs français (Pierre Burgy, Aurélien Georget et Jim Laurie), Strapi est aujourd’hui l’un des outils les plus populaires au monde. Son nom est inspiré de Bootstrap your API, et son objectif est simple : vous permettre de créer une API rapidement, sans vous enfermer dans un système rigide.

Et on commence par une bonne nouvelle : Strapi est open source, super flexible, et surtout, il parle JavaScript comme vous.

Strapi est donc ce qu’on appelle un Headless CMS. Si l’expression vous fait penser à un film d’horreur avec des serveurs décapités, rassurez-vous : ici, pas de sang, juste du contenu bien rangé.

Alors, un CMS (Content Management System), c’est un logiciel qui vous permet de créer et organiser facilement du contenu numérique : articles, fiches produits, recettes de cuisine, playlists… La différence, c’est que Strapi est headless, c’est-à-dire qu’il sépare complètement la gestion du contenu (le back-end) de la manière dont il sera affiché (le front-end).

Concrètement, avec Strapi, vous ne vous occupez pas du “look” mais vous définissez vos données côté back-end (un peu comme si vous rangiez vos ingrédients dans des bocaux étiquetés), et ensuite vous les servez à n’importe quelle interface : site web, application mobile, borne tactile, et oui, même un frigo connecté si vous êtes du genre à coder entre deux yaourts.

Ce découplage a un gros avantage, vous pouvez faire évoluer le front-end sans toucher au back-end, et inversement. Résultat : plus de flexibilité, plus de réutilisation, et moins de prises de tête quand le client décide que son site “doit absolument avoir une version VR dans 3 jours”.

C’est quoi une API ?

Pour bien comprendre Strapi, il faut d’abord savoir ce qu’est une API (Application Programming Interface). Une API, c’est un peu comme un contrat ou un serveur dans un restaurant : elle vous dit ce que vous pouvez demander et comment le demander, et elle vous renvoie la réponse correspondante… sans que vous ayez à mettre les mains dans la cuisine.

Imaginez que vous ayez le menu d’un restaurant. Le menu vous indique les plats disponibles (les opérations possibles) et comment les commander (les paramètres). Vous faites votre choix, le serveur transmet votre demande en cuisine, et vous recevez votre plat (les données). Vous n’avez pas besoin de savoir comment le chef prépare la sauce secrète, vous savez juste comment commander et ce que vous allez recevoir.

Un exemple concret :
Prenons un service météo. L’API pourrait vous dire : “Si tu m’envoies un code postal, je te renvoie la température actuelle de la zone.”
Vous n’avez pas besoin de savoir si le service récupère ses données via des satellites, des stations météo ou un pigeon voyageur ultra-connecté. Vous suivez simplement les règles de l’API, et vous obtenez l’information dans un format prévisible.

Dans le cas de Strapi, l’API est ce qui permet à votre front-end (site web, appli mobile, etc.) de communiquer avec votre back-end (là où sont stockées et gérées vos données) sans exposer les détails internes.

Pourquoi Strapi c’est cool pour un junior ?

Parce qu’avec Strapi, pas besoin de réinventer la roue côté API. Vous définissez vos modèles, par exemple : Article, Utilisateur, Recette de cookies (on n’est pas du tout obsédé par les cookies chez O’clock… enfin, presque pas) et Strapi génère automatiquement les routes, les contrôleurs et vous offre un back-office prêt à l’emploi.

strapi pour les debutants cloud app oclock

Avec un Strapi Cloud project, plus besoin de gérer l’hébergement ou la configuration serveur : votre projet est déployé et accessible en un clic depuis le tableau de bord Strapi Cloud, prêt à être utilisé et partagé.

Autrement dit, vous passez plus de temps à construire des fonctionnalités utiles qu’à vous battre avec des routes HTTP ou à écrire encore et encore le même CRUD en Express. Vous gagnez du temps, vous gagnez en lisibilité, et vous pouvez impressionner votre entourage avec un “Regarde, j’ai fait un back-end complet en une après-midi”.

Exemple de définition d’un type « Article » dans Strapi

  • titre : texte court (string)
  • contenu : texte enrichi (rich text)
  • publie : vrai/faux (boolean)

Et exemple de réponse API :

{
"id": 1,
"titre": "Mon premier article",
"contenu": "<p>Ceci est un contenu riche avec un peu de HTML.</p>",
"publie": true
}

En deux clics, vous récupérez vos données en JSON via REST ou GraphQL, prêtes à être intégrées dans votre front-end. Et cerise sur le cookie (ou le gâteau) : Strapi gère aussi la pagination, les filtres et la recherche sans que vous ayez à transpirer sur une requête SQL de 10 lignes. 

C’est donc un outil idéal pour un junior : il vous donne de bonnes pratiques API, vous apprend à structurer vos données, et vous laisse l’énergie pour vous concentrer sur la logique métier… ou sur la cuisson parfaite de vos cookies.

Strapi et ses APIs : comment ça parle au front-end

Quand vous utilisez Strapi, vous ne vous contentez pas de stocker vos données dans un joli back-office : vous les exposez via une API pour que votre front-end (site, appli mobile, etc.) puisse les récupérer et les afficher.

Avec Strapi, cette API suit des principes clairs qui la rendent facile à comprendre et à utiliser, même pour les débutants. Ce n’est pas de la magie noire : ce sont des règles logiques qui assurent que n’importe qui connaissant un peu le web puisse s’y retrouver.

Voici les idées clés :

  • Statelessness (sans état)
    Chaque requête envoyée au serveur contient toutes les infos nécessaires pour être comprise et traitée. Le serveur ne garde pas en mémoire ce que vous lui avez demandé avant. Résultat : plus simple à maintenir, et ça passe à l’échelle sans souci.
  • Structure basée sur les ressources
    Vos données sont vues comme des ressources (des noms), chacune avec un identifiant unique, souvent une URL.
    Exemple : /articles pour la liste d’articles, /utilisateurs pour les utilisateurs.
    L’action que vous voulez effectuer (lire, créer, modifier, supprimer) n’est pas dans l’URL mais dans la méthode HTTP utilisée.
  • Séparation client/serveur
    Le front (client) et le back (serveur) sont indépendants : le client sait juste comment appeler l’API, le serveur sait juste comment renvoyer les données. L’un peut évoluer sans casser l’autre.
  • Interface uniforme
    On suit un standard pour que chaque ressource soit accessible de la même façon. Les URI sont cohérentes, les codes de statut HTTP sont corrects (200 pour OK, 404 pour introuvable, etc.), et tout le monde est content.
  • Méthodes HTTP standard
    Voici les classiques que vous utiliserez avec Strapi :

    • GET → Récupérer une ressource ou une liste
    • POST → Créer une ressource
    • PUT → Remplacer entièrement une ressource
    • PATCH → Modifier partiellement une ressource
    • DELETE → Supprimer une ressource

En respectant ces principes, Strapi rend ses APIs simples, prévisibles et prêtes à être branchées sur n’importe quel front-end. Et, si vous connaissez déjà un peu le web, vous pouvez deviner comment interagir avec une API Strapi avant même d’ouvrir la doc.

Conseils pratiques pour développeurs juniors

  1. Utilisez Docker pour l’installation : cela évite les conflits de versions Node.js et garde votre environnement propre.
  2. Commencez petit : créez d’abord un seul type de contenu pour comprendre la logique, avant de multiplier les modèles.
  3. Exploitez le rôle « Public » avec précaution : par défaut, tout est verrouillé. Ouvrez uniquement les routes nécessaires pour éviter les fuites de données.
  4. Testez votre API tôt : utilisez Postman ou l’inspecteur réseau de votre navigateur pour vérifier que vos endpoints renvoient ce que vous attendez.
  5. Pensez réutilisation côté front : si vous travaillez avec React ou Next.js, créez des hooks ou services dédiés aux appels Strapi pour éviter la duplication de code.
  6. Documentez vos modèles : notez dans un README les champs et relations, ça sauve la mise quand le projet grossit.

Comment ça s’intègre dans votre formation O’clock ?

Au 5e mois de la formation CDA, après avoir dompté React, TypeScript, un soupçon de Next.js, Docker et quelques tests unitaires, vous découvrirez Strapi. L’objectif : comprendre comment un CMS moderne s’imbrique dans un écosystème front-end/back-end.


FAQ express : Strapi pour les débutants

Strapi est-il gratuit ?

Oui, il est open source et gratuit. Vous pouvez l’installer localement ou sur votre serveur sans dépenser un centime. Il existe aussi une version Cloud payante pour éviter de gérer l’hébergement et les mises à jour vous-même.

Dois-je connaître React pour l’utiliser ?

Non, mais si vous savez déjà manier React (ou un autre framework front), vous exploiterez l’API Strapi plus facilement. Sans ça, vous pouvez tout de même tester vos données via Postman ou directement dans le navigateur.

Est-ce que ça remplace complètement un back-end custom ?

Pas toujours. Strapi est parfait pour générer rapidement un back-end fonctionnel, mais si vous avez besoin d’une logique métier ultra spécifique ou de performances extrêmes, un développement sur mesure peut rester nécessaire.

Puis-je l’utiliser avec MongoDB ?

Oui, et c’est même une bonne option pour les projets NoSQL légers. Strapi est aussi compatible avec des bases SQL comme PostgreSQL ou MySQL.

Est-ce compliqué à installer ?

Pas vraiment, surtout si vous utilisez Docker. En quelques lignes de commande, vous avez un Strapi prêt à l’emploi, sans jongler avec les versions de Node.js.

Est-ce que je peux l’utiliser pour un site statique ?

Oui ! Vous pouvez brancher Strapi sur un site statique construit avec Next.js, Gatsby ou Astro, et le transformer en machine à contenu dynamique.

Est-ce adapté pour un premier projet pro ?

Carrément. Strapi vous permet de livrer vite, de montrer une interface d’administration à un client, et de gérer des données proprement, même sur un petit budget.


En résumé : Strapi pour les débutants, c’est se donner un back-end déjà prêt à l’emploi qui vous laisse toute liberté côté front. Et à l’école O’clock, on vous apprend à en tirer le meilleur sans vous faire manger par un CMS affamé !