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La pénurie de développeurs web existe-t-elle encore aujourd’hui ?

2022-02-24
La pénurie de développeurs web existe-t-elle encore aujourd'hui ?
Voici le scénario suivant : vous souhaitez vous reconvertir en tant que développeur web. Pourquoi ? Parce qu’on n’arrête pas de vous rabâcher que les métiers du numérique, c’est l’avenir et que ça recrute pas mal là-bas. Seulement, voilà, au moment de faire votre veille sur le secteur et d’éplucher les différentes formations, vous constatez avec stupeur qu’il y a paradoxe : il y aurait à la fois une pénurie de développeur alors que moult peinent à trouver un emploi.

Il y aurait donc une pénurie de développeurs ?

Aussi surprenant que cela puisse paraître, oui, il y a bien une pénurie de développeurs sur le marché du travail.

On sait que ça fait 15 ans qu’on vous rabâche cette info, alors que précisément, des centaines de développeurs en quête de leur premier emploi pourraient contredire cet état de fait.

Eh oui, vous n’êtes pas censés ignorer que depuis quelques années, le nombre de formations au métier de développeur a explosé (coucou nous). Qui dit formation, dit étudiants, dit encore diplômés et donc un marché du travail qui se retrouve saturé de candidats.

Alors effectivement, des développeurs, ce n’est pas ce qui manque. En apparence en tout cas.

S’il existe bel est bien une pénurie, elle ne s’applique pas au métier en lui-même, qui est relativement porteur, mais plutôt sur les profils. On manque de développeurs, mais surtout : on manque de bons développeurs, des compétents.

De nos jours, trouver un développeur qui est très bon est de plus en plus compliqué.

Comprenez que si l’on utilise le mot “compétent”, ce n’est pas un hasard. Si bien évidemment un développeur est susceptible d’être encore meilleur avec quelques années d’expérience au compteur, il n’en est pas moins possible qu’un junior apparaisse compétent aux yeux d’une entreprise si sa formation et son travail lui ont permis de maîtriser des compétences essentielles. C’est pourquoi nous refusons de mettre en opposition “junior” et “compétent”.

Mais factuellement, les meilleurs développeurs sont ceux qui ont éprouvé leurs capacités et leurs savoir au gré d’un parcours professionnel riche.

L’expérience prouve que…

Les avantages d’un développeur senior sont :

  • Les développeurs seniors sont dans le métier depuis un bon bout de temps. Alors quand ils ont exploré tous les langages de programmation les plus populaires, c’est le moment pour eux d’apprendre à faire joujou avec les langages de niche. Et les études démontrent que plus un développeur est spécialisé dans un domaine, plus sa compétence et son savoir sont recherchés. À l’inverse, le propre d’un junior est d’être généraliste pour s’essayer à tout un tas de technos avant de creuser un domaine particulier. 
  • Les développeurs seniors sont plus autonomes. Ils se verront donc confier plus de responsabilités. Ils sont capables, motivés et à la recherche de projets originaux, innovants et ambitieux. Contrairement à un junior qui n’osera pas ou n’est pas en mesure pour le moment d’être décisionnaire sur un projet. 

Pourquoi se font-ils si rares :

  • Le problème, c’est que les développeurs seniors et compétents ont tout simplement déjà un job ! 🤡 Si Kyllian Mbappé quitte le PSG, ne vous inquiétez pas pour sa carrière, il trouvera quelque chose à la minute où il quittera l’équipe. Eh bien, c’est presque pareil pour un développeur senior. (Sans le salaire malheureusement.)
  • Les schémas de l’emploi ont changé, les métiers du numérique se démocratisent de plus en plus. Comme on le dit si bien dans nos magnifiques pubs : le métier de développeur, c’est le métier d’aujourd’hui pas de demain. La tendance, s’est donc inversée : ce n’est plus l’entreprise qui est en position de force. Ce sont les candidats qui recrutent leur entreprise.

La pénurie est donc bien réelle, mais à qui la faute ?

Parce que tout effet découle d’une ou plusieurs causes : 

Au marché du travail en France ? 🤷

Si en France on met un point d’honneur à former de bons développeurs, bizarrement, une fois diplômés ou après des années d’expériences, beaucoup d’entre eux s’envolent vers des contrées lointaines en quête d’offres alléchantes.

Ces migrations sont dues au manque d’attractivité du marché des développeurs en France. Alors oui, ça fait très corporate comme phrase, on l’avoue, mais appelons un chat un chat.

En France, quand on parle de blé, c’est toujours un peu compliqué. Et même si l’importance des compétences de développement et de programmation est reconnue par la société, il est encore difficile de faire admettre à des entreprises que le recrutement d’un développeur compétent a un coût certain parce que sa compétence est encore trop rare. Un bon développeur, à sa sortie de formation, touche un salaire annuel compris entre 28 k€ et 35 k€.

Avec l’expérience, il pourra espérer atteindre les 40 k€ rapidement. Mais après ça, c’est nada mas : aucune perspective d’évolution ne s’offrira à lui, à part passer par des postes plus managériaux, ce qui équivaut donc à ne plus ou moins faire de développement…

Aux États-Unis par exemple, un développeur senior, est rémunéré aux alentours de 100 k$. 🥲 Pas étonnant de constater que le secteur se développe davantage et attire plus outre-Atlantique.

Aux recruteurs ? 🤷

Selon de récentes études, il manquerait environ 50 000 développeurs en France. Le paradoxe, c’est qu’il y aurait approximativement 30 000 nouveaux diplômés de plus sur le marché chaque année. Cette pénurie de développeurs est donc en partie due au fait qu’on ne donne pas sa chance aux juniors.

Il est normal que les entreprises souhaitent recruter les meilleurs profils possibles pour bosser sur leurs projets et les recruteurs sont tout de suite rassurés lorsqu’ils voient, par exemple, un minimum d’une année d’expérience sur le CV du candidat.

On regrettera en revanche, une forme d’impatience du côté des entreprises, qui ne prennent plus nécessairement le temps d’accompagner des juniors pour les faire grimper en compétences. Un temps pendant lequel le junior ne sera pas encore totalement efficace, mais qui gagnera en maturité et en attachement envers l’entreprise. Ce qui sera bénéfique quand ce junior ne le sera plus et développera les projets de l’entreprise en interne en toute autonomie.

Comme nous l’avions dit dans notre précédent article sur les juniors. Le problème des services RH actuels, est qu’ils ne sont pas formés à recruter dans le numérique. Alors pour recruter des développeurs, ils se concentrent uniquement sur :

  • L’expérience professionnelle affichée sur le CV
  • La formation initiale du candidat

Ces deux éléments sont importants, certes, mais n’informent pas avec exactitude des compétences d’un candidat, surtout quand celui-ci est développeur.

Aux formations ? 🤷

Les métiers du numérique, et surtout le métier de développeur, sont “tendances”. Et quand quelque chose devient trop populaire, cela suscite un certain opportunisme.

Alors, on a bon dos d’en parler puisque l’on fait partie de ces écoles qui ont émergé lors de ces 10 dernières années. Mais si nous sommes encore vivants aujourd’hui, c’est que O’clock (et d’autres d’ailleurs) a pris très au sérieux la responsabilité qui lui incombait, à savoir : garantir ou en tout cas tout faire pour aider les apprenants à faire le métier qu’ils aiment.

Eh là, on va dire les termes, mais cette notion de responsabilité n’est pas forcément l’apanage de toutes les formations. Entre les cursus ultra-courts qui vous permettent de devenir développeur en 5 minutes, douche comprise, ces structures qui prônent la facilité d’apprentissage alors que l’on ne compte plus nos cheveux s’échouer sur le clavier à chaque ligne de code tapée, ou ces écoles qui vendent un taux de retour à l’emploi au-dessus des 100%, difficile de s’y retrouver pour les apprenants et encore plus pour les entreprises qui ont perdu confiance en ces nouveaux bootcamps.

Au final, on se retrouve avec un nombre conséquent de recruteurs, refroidis par leurs recrues mal instruites par des écoles qui n’en avaient que le nom. Forcément, quelques années plus tard, on se retrouve avec une sale réputation qui consiste à croire qu’un développeur junior est forcément incompétent.

Comment faire pour choisir sa formation sans se tromper ?

On vous livre quelques conseils :

  • Bien décortiquer les programmes proposés : sont-ils pertinents avec le marché du travail ? Le programme vous semble-t-il complet ?
  • Bien se renseigner sur la méthode pédagogique employée par la formation
  • Prendre le pouls auprès des anciens étudiants. Trustpilot, réseaux sociaux, les plateformes sont nombreuses.
  • Faire la part des choses entre le marketing et la réalité pédagogique. Les écoles sont des entreprises et donc elles embellissent forcément leur discours. Et on le fait aussi d’ailleurs. Néanmoins, tout est une question de degré. Prenez bien le temps d’analyser tous les contenus pour vous faire un avis objectif et construit.
  • Poser des questions à l’école. Si vous n’avez pas les réponses à vos questions, si les informations vous semblent cachées, c’est que ça pue.
  • En général, toutes les écoles qui commencent par un O’ sont plutôt compétentes. Et pour bien analyser cette affirmation, nous vous prions de vous reporter au point 4