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Reconversion #9 : Alexis, la motivation et la rigueur militaire pour réussir

2020-11-23
Reconversion-armee-developpement
Alexis a récemment débarqué dans la promotion McFly pour commencer sa reconversion dans le développement web, après l’armée. Cette fois, ce n’est pas un étudiant qui respire le code depuis sa tendre enfance à qui on donne le micro. Il nous raconte son changement de vie, la réalité du terrain et nous rappelle à quel point la motivation compte. « C’est dans la tête tout ça ».

Hello Alexis ! Comment vas-tu ?

Très bien, merci ! La journée de cours vient de se terminer. Je viens de finir le parcours. Ce soir, ça va être plus tranquille. Ça fait du bien parfois.  

Pour nous remettre dans le contexte, est-ce que tu peux, s’il te plaît, nous raconter ce que tu faisais avant d’arriver chez O’clock ?

Je suis issu d’un bac comptabilité. Ensuite, j’ai fait une école d’infirmiers pour, au final, me diriger vers l’armée ! J’avais besoin de bouger. Je me suis rendu compte que l’hôpital, ce n’était pas pour moi. C’était un milieu qui ne me plaisait plus. J’avais besoin d’aventure et peut-être de me prouver quelque chose à moi-même. Dans les grandes lignes, c’est plutôt ça. Je suis resté à l’armée pendant 6 ans. C’est compliqué de tourner la page. J’étais habitué à beaucoup bouger, en France comme à l’étranger. Se retrouver sur une chaise, c’est pas évident.  

Alors pourquoi as-tu choisi le métier de dev ?

Après une blessure en opération extérieure au Mali, du jour au lendemain, je ne pouvais plus exercer mon métier. J’en porterai encore les séquelles un moment, c’était une période très compliquée. Mais il fallait bien rebondir. J’avais un pote développeur dans l’armée de l’air qui m’a montré ce que ça donnait. Alors pourquoi pas moi ? Je devais trouver un métier plutôt statique et ça correspondait bien à ma recherche. C’est un métier qui demande de l’investissement et de la rigueur.
On voit souvent des passionnés de l’informatique et du dev depuis 10 ans, nés avec une souris à la main… Ce n’est pas du tout mon cas ! C’est justement parce que je ne connais pas ce milieu que je me suis lancé. Tout est bon à prendre.
reconversion web après l'armée
Voici Alexis avec le starter pack O’clock : tasse (fournie par la maison), cahier aux couleurs de l’école et cadre photo de sa promo. Rien que ça.

N’étant pas un passionné du code avant d’arriver, est-ce que tu t’es entraîné un peu pour ne pas te lancer dans l’inconnu ?

Je n’avais aucune base. J’utilisais un PC comme monsieur et madame Tout-le-monde, pour regarder des films ou traîner sur internet. J’ai tâtonné un peu sur du HTML et du CSS, mais c’était à un niveau vraiment basique. En une semaine chez O’clock, j’ai appris autant qu’en un mois tout seul. C’est beaucoup plus efficace avec un cadre, c’est indéniable.  

Le cadre, c’est quelque chose d’important pour toi, non ?

Pour une transition : oui. À l’armée, j’étais encadré. Je recevais mes ordres et je répercutais mes ordres, sans que rien ne dépasse. Avoir un cadre pour une reconversion, je pense que c’est une bonne chose effectivement. Les personnes très autonomes qui n’ont pas besoin de ça, je leur tire mon chapeau, surtout quand tu arrives d’un milieu où tu ne connais rien du développement. Mais me concernant, le cadre c’est primordial.
reconversion en développement web
Rien qui dépasse. Le cadre c’est important.

Jusque-là, comment se passe cette reconversion ?

Je suis toujours aussi motivé ! Mais oui, c’est compliqué, faut pas se leurrer. L’appellation “formation intensive” prend tout son sens. C’est très dense. Je finis tard le soir, ce fut surtout le cas les deux ou trois premières semaines. Ensuite, la fatigue m’a rattrapée et j’ai appris à relativiser devant mon challenge si je n’arrive pas à finir. Ça demande énormément d’investissement.
La chose difficile pour moi c’est d’accepter qu’on ne peut pas tout connaître, tout comprendre. C’est pas tout blanc ou tout noir mais parfois c’est gris, avec des nuances.
Ce qui peut me poser problème aussi, c’est que ce n’est pas palpable dans l’immédiat, contrairement au bricolage par exemple : le résultat attendu est rapidement constatable. Là, même si ça touche aussi au registre de création, c’est du travail à long terme. Réapprendre à apprendre, c’est pas facile non plus. Il faut savoir par où commencer, savoir synthétiser et faire le tri des informations car on ne peut pas tout retenir. Voilà les principales raisons qui font que la formation est intense et qu’il faut s’accrocher !  

Ce sont tes expériences précédentes qui t’aident dans ta reconversion et ta motivation aujourd’hui ?

Clairement oui ! Le dépassement de soi, l’investissement personnel, la rigueur… Ce sont clairement des valeurs qui font écho à ce que je vivais à l’armée. De manière générale, c’est du savoir-être. Je viens toujours à mes rendez-vous 10 minutes en avance, c’est comme ça et pas autrement. Ce sont ces successions d’attitudes qui peuvent aider dans ce boulot, à mon sens.  

Il y a des valeurs que tu retrouves à l’école et dans l’armée ?

La cohésion ! La fameuse cohésion d’équipe. Sans ça, on n’avance pas. « Tout seul on va plus vite, ensemble on va plus loin » : et bien c’est exactement ça ! Au sein de la communauté, il y a beaucoup d’échanges sur Slack, tout le monde est prêt à aider les autres. On a tous besoin d’un plus petit que soi. L’entraide c’est le point fort de la formation, je pense. Dans les écoles physiques, d’après mes souvenirs, on bosse la journée ensemble et chacun rentre chez soi. On ne se reparle pas avant le lendemain. Là, on peut profiter d’être à la maison pour papoter, travailler avec d’autres étudiants jusqu’à pas d’heure si on veut. Ça fait partie du cursus de créer un esprit d’équipe comme ça. C’est le gros point positif et je me retrouve là-dedans.  

Un petit mot rapide pour expliquer le financement possible après l’armée ?

Comme dans le civil, obtenir un financement, c’est pas facile. Dans mon cas, c’était un peu plus facile étant donné que je suis un blessé de l’armée de terre. J’ai quand même fait un an de bataille administrative avec des certificats médicaux, de la paperasse, un dossier carré car malgré les justificatifs, ils ne peuvent pas l’accepter, etc. Il faut faire du forcing. La vague Covid a joué un peu dans la balance, forcément, avec le téléprésentiel. Je m’en suis un peu servi pour glisser ça dans le dossier au moment voulu. À l’armée, il y a le pôle Défense Mobilité qui gère les reconversions et attribue les financements selon des quotas. À la base, O’clock n’est pas finançable par l’armée car ça ne fait pas partie de leur marché. En général les reconversions dev, c’est plutôt via l’AFPA… Personnellement, ça aurait été un choix par défaut de faire la formation de dev web là-bas. J’ai tout fait pour essayer d’avoir O’clock et ça s’est bien passé pour moi. Dans tous les cas, il ne faut rien lâcher ! S’il y a des profils qui veulent faire O’clock après l’armée et qui se posent des questions, mon LinkedIn est ouvert !  

Quels sont tes projets après cette reconversion ?

C’est encore un peu flou mais le but général, c’est la mobilité professionnelle. C’est aussi pour ça que j’ai choisi le métier de développeur. Pouvoir travailler d’où on veut, c’est sûrement le rêve de tout le monde. J’ai comme projet d’ouvrir une guest house en Amérique latine, acheter un vieux truc et le retaper, en bossant à côté, un truc un peu funky comme ça. J’ai beaucoup voyagé et ça ouvre l’esprit sur le reste du monde. J’ai remarqué que beaucoup de pays en voie développement n’ont pas forcément de visibilité sur le net. Le projet c’est d’apporter une solution numérique à moindre coût, au niveau de vie sur place. Si je peux contribuer au développement des entreprises locales par le numérique… Ça serait parfait. Un petit mot pour conclure :
Il n’y a pas besoin d’être un grand passionné du web et de l’informatique pour se lancer dans une reconversion qui marche.
Lancez-vous. Surtout si vous pouvez vous y consacrer entièrement, il n’y a pas de raison d’échouer. Tant que la motivation est là, on peut atteindre des sommets. Il faut se donner les moyens et savoir rebondir.