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#RECRUTÉ : Charly et sa formation depuis le Japon

2020-10-20
administrateur système devops
Le téléprésentiel, c’est bien pratique, ça ouvre les frontières sans sortir de chez soi. Il est temps de vous présenter un de ces étudiants. Il a choisi de suivre sa formation de développement web, en téléprésentiel et en français, depuis un pays étranger. Charly, en poste aujourd’hui, nous raconte comment il a organisé sa reconversion depuis le Japon et comment se passe son boulot en télétravail maintenant.

Hello Charly ! Tu vas bien ?

Ça va pas mal, merci ! Après 18 ans sans panne d’oreiller, j’ai loupé le réveil ce matin. À part ça, ça va ! L’avantage du télétravail c’est que deux minutes après le réveil, j’étais déjà au bureau.

Ton parcours est assez particulier. Est-ce que tu peux nous raconter ce que tu faisais avant ta reconversion dans le développement ?

Avant de commencer O’clock j’étais prof de français au Japon. C’était en télétravail, via Skype, avec des élèves japonais. À l’étranger c’est une solution de facilité d’enseigner sa langue maternelle. J’ai fait de l’encadrement d’enfants en bas âge, entre 4 et 11 ans, en anglais. Oui, oui, au Japon, il y a des prépas pour l’école primaire.

Tu ne faisais “que” prof de français là-bas ?

J’ai fait du stream sur Twitch aussi, pendant un an à temps plein, en ajustant mon planning de leçons de français. Pour les leçons de français, je n’ai jamais eu plus de douze cours par semaine. C’était pas un gros salaire mais c’était facile de s’arranger.

Pourquoi t’être tourné vers le développement web ?

Avant le Japon, j’ai fait un an d’IUT information-communication. J’avais quelques bases en développement. Déjà, mon frère a fait la formation O’clock avant moi. Il me posait des questions car j’avais un peu d’expérience en code. Rapidement, j’étais à court de réponse pour lui. Après un mois ou deux en autodidacte, il s’est lancé chez O’clock pour avoir un diplôme. Je l’ai aidé dans ses recherches d’école et il a choisi O’clock. C’est ça qui m’a fait envisager la reprise des études car je n’avais pas de diplôme. Comme j’avais déjà un pied dedans, c’était plus facile. C’est la bonne occasion d’utiliser ce que j’ai appris il y a longtemps.
étudiant en développement web à l'école O'clock
On vous présente le dude Charly.

Comment se passe le financement depuis l’étranger ?

J’étais en autofinancement, moitié de ma poche et une autre moitié en emprunt familial. Je ne me suis pas trop renseigné sur la faisabilité depuis le Japon. J’aurai eu à passer via des organismes très particulier. Pôle Emploi, c’est pas la peine du Japon malheureusement. Je suis allé voir Pôle Emploi avant de partir au Japon pour une durée d’à peine un an. Malgré trois ans dans une boîte et deux ans dans une autre, je n’avais plus accès à mes droits. En effet, au bout de 30 mois en dehors du territoire français, quand on rentre, c’est comme une première inscription à Pôle Emploi.

Avais-tu des appréhensions sur le rythme de travail et le décalage horaire ?

Non, pas trop. Avant de faire la formation, j’ai fait du stream. Le but du stream, c’est d’avoir des gens qui regardent. Pendant un an, j’ai streamé de 23h à 7h ou 8h du matin.
J’étais déjà bien décalé calé sur les horaires de France. Je dormais le matin et je me levais à 15h.
C’était mieux avec O’clock car pour le streaming, on commence le soir, quand les gens ont terminé le travail ou l’école. Avec O’clock je commençais les cours à 15h au Japon (pour 9h en France) et ça me faisait finir à 21h officiellement. Ensuite, s’ajoutent les heures pour faire les challenges après les cours. Je m’arrangeais, selon mon énergie en fin de journée, soit le matin ou juste avant les cours. Parfois je faisais une pause entre les cours et le challenge et je terminais à 23h30 ou minuit, ce qui était un rythme normal pour moi. Parfois j’allais me coucher à 3h du matin, mais c’était pas tous les jours non plus. Sauf pendant l’Apothéose.

Justement, comment ça s’est passé le travail en groupe et le rythme pendant l’Apothéose ?

L’Apothéose, je faisais midi-minuit tous les jours.  Ça s’est bien passé, j’ai gardé des horaires entre la France et le Japon. J’ai prévenu que j’allais sûrement commencer plus tôt qu’eux. Midi au Japon, c’est 5h du matin en France donc je m’attendais à personne à cette heure-là. Le soir par contre, à 17h maximum en France, minuit au Japon, je n’étais plus là. Je ne pouvais pas rester jusqu’à 21h, heure française. C’était déjà difficile pendant la formation de gérer ma vie de famille mais pendant l’Apothéose, c’était pire. Le décalage horaire c’est quelque chose, mais le soutien de ma femme pendant cette période était exceptionnel et ça a beaucoup contribué à ma réussite.

Aujourd’hui, tu es dans quel pays ?

En France ! Je suis rentré un mois après ma formation.

Et tu fais quoi ?

Je suis Analyste programmeur. En télétravail donc. C’est classe je trouve. 😎  Ce que je fais n’est pas du site web. C’est une application basée web pour la gestion de cabinet d’orthodontie. En gros, cette app fait tout de A à Z. Un cabinet va avoir un logiciel pour les radios des dents, un logiciel pour les plannings, etc. Là, ça gère tout.

Quelles sont les technologies que tu utilises ?

Je travaille principalement sur AngularJS en Typescript. C’est une vieille version d’Angular, principalement utilisée en JS, mais elle existe aussi en TS. Pour les étudiants qui vont nous lire, c’est un modèle MVC. Voilà, pour la partie front. Pour le back, c’est du Python 2, avec une base de données Git. Comme moi je n’ai pas de formation sur Python, je continue de me former pendant que je bosse. Le reste, c’est sur le tas. Je sais gérer les requêtes, pour récupérer mes données et envoyer. Dès qu’on rentre dans les abysses je suis encore un peu perdu.

Tu es formé par des collègues ou en autodidacte à côté ?

J’ai du temps de formation dans mon emploi du temps. Ça va être des vidéos sur Youtube, des cours sur Udemy… Un peu ce que je veux. Si j’ai rien de prioritaire à faire, je prends une heure de vidéos Youtube. Là par exemple, je regardais une vidéo de 14h. Je ne l’ai donc pas regardée en une fois. 😆 Si je voulais acheter des supports comme des livres, ça serait financé par ma boîte.

Tu n’as pas envisagé de devenir développeur depuis le Japon ?

Non, je pensais que c’était compliqué. Je ne pensais pas trouver un boulot en télétravail à la sortie de la formation. Avec le statut d’étranger là-bas, l’idéal c’est de bosser pour une entreprise de ton pays, ou en télétravail. En France, dans ma région, c’était mort. Le télétravail, c’est moins compliqué aujourd’hui depuis la pandémie, mais c’était pas là-dessus que je comptais vraiment à l’époque. On avait prévu de rentrer en France, que je monte en compétences, que je mette en application ce que j’avais appris et je pensais vraiment avoir un boulot physique classique.

Et envisager d’y retourner après… ?

L’avantage de ma boite, c’est le télétravail. Je pense qu’il y aurait possibilité de retourner là-bas un jour en conservant mon poste. C’était même un peu le but, prendre du niveau en France et retourner là-bas pour avoir une situation plus stable. Les cours de français, c’est bien mais c’est pas stable. Pour une heure de salaire, je travaillais deux heures en amont, c’était un gros investissement.

J’ai déjà une idée de la réponse mais si tu étais Charly, en 2019, au Japon, est-ce que tu serais prêt à te relancer dans cette reconversion ?

Oui ! Oui, c’est pas facile tous les jours mais ça se passe très bien. J’ai beaucoup de chance d’être tombé dans cette boîte en télétravail complet. Pour moi le télétravail, plus spécialement en développement, c’est un truc à prendre en compte. Je suis dans une toute petite entreprise, on est 4, et je suis tombé avec trois mecs très forts en code, la montée en compétences est très intéressante pour moi.

L’intégration s’est bien passée dans une équipe de 4, je suppose ?

Oui, il n’y a pas eu de soucis. Avec le format télétravail, les relations sont plutôt strictement professionnelles. On fait une réunion le matin et le reste ce sont des tâches du directeur technique. C’est bien encadré, on sait tout le temps ce que l’autre fait. Si besoin d’un coup de main, on a une réponse tout de suite. Si un jour je repars à l’étranger, à voir comment ça se passe au niveau des horaires… Mais de base, on est assez libres de nos horaires, on fait le nombre d’heures notées sur le contrat et voilà.