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Reconversion #8 : Kévin, développeur aux 1000 projets

2020-06-04
Reconversion-8-Kevin-developpeur-aux-1000-projets
On s’était donné rendez-vous, non pas dans 10 ans, mais un mardi à 15h. Le call était lancé, il ne manquait plus que Kévin. Ça sonne. La larme à l’œil à l’idée de se prendre un lapin virtuel, on a persévéré plusieurs dizaines de minutes. Ça sonne toujours. A 15h51, Kévin arrive avec la meilleure justification. La tête dans son code, il n’a pas vu l’heure passer. Il est développeur, c’est sûr. ⏱

Hello Kévin ! C’est l’heure des présentations : tu es qui, tu viens d’où ?

Salut ! Alors, j’ai 30 ans, je viens de Haute-Normandie mais j’ai vadrouillé partout en France pour travailler. J’ai arrêté mes études en première STG à 17 ans et demi. J’ai rejoint l’armée pendant 1 an. Suite à une blessure, je n’étais plus apte à continuer.

A la suite de ça j’ai participé à un programme de reclassement en association. Ensuite, à défaut de trouver un emploi, j’ai été SDF pendant un peu plus d’un mois où je dormais dans des foyers, chez des amis ou dans ma voiture. J’ai décidé de retourner en Normandie chez mes parents mais c’était très compliqué de trouver un emploi étant donné que la première grande ville la plus proche est à 1h30 de voiture. Quand je dis “grande ville” c’est relatif à la Normandie, c’est pas immense. Puis j’ai été technicien d’assainissement en Ile-de-France où j’en avais pour 1h30 à 3h de trajet pendant 2 ans.

J’ai fini par partir à Rennes avec ma copine et j’en ai profité pour passer l’équivalent du BAC, le DAEU avec des matières scientifiques. J’avais 4 ans pour le préparer. Je l’ai validé en 1 an en faisant la plonge dans des restaurants le week-end. J’ai rejoint une première année de physique que j’ai validé mais le côté très mathématique ne me plaisait pas. J’ai donc poursuivi avec une licence d’Administration économique et sociale puis un master d’économie sociale et solidaire en alternance. J’ai tout validé, sauf la soutenance de mon mémoire puisque j’ai eu l’opportunité de rentrer chez O’clock courant septembre.

 

Après un parcours aussi éclectique pourquoi se tourner vers le développement web ?

Je codais déjà quand j’avais 14 ou 15 ans avec un peu de PHP et un peu sur WordPress mais rien de complexe. C’était du code récréatif. En parallèle de mes études, j’ai pu faire un peu de Python et de R, appliqués aux sciences sociales. Le côté Data ne m’intéressait pas vraiment mais l’aspect logique, la création m’attirait énormément. C’est d’ailleurs pour cela que je me suis lancé dans une première année de physique, je voulais faire de la mécatronique car il y avait cet aspect logique et créatif. Les deux projets sur lesquels je travaille en ce moment sont vraiment des projets que je crée de A à Z. Et j’adore.

développeur web école O'clock
Le set-up bien organisé de Kévin

Tu as l’air d’avoir trouvé quelque chose qui te plaît ! Ta formation avec la promo Y, comment ça s’est passé ?

Ça s’est bien passé, j’avais quelques petits restes de mes expériences précédentes et j’avais la logique acquise grâce aux mathématiques.

Le Socle s’est bien passé car on faisait beaucoup de back-end et c’est quelque chose de très logique. Je n’ai pas vraiment eu de difficultés avant d’arriver en spécialisation React. On est arrivés dans un paradigme un peu différent. Il y avait beaucoup d’interactions entre plusieurs éléments en simultané. Cette gestion était un peu plus complexe mais ça s’est bien passé parce qu’on avait un petit groupe qui travaillait bien ensemble.

 

Quels étaient tes projets à l’origine en te lançant dans la formation ?

Avant de rejoindre la formation je voulais rejoindre une entreprise pour évoluer dedans ou créer ma propre structure principalement dans la communication. J’ai trouvé un premier emploi en ESN mais le Coronavirus est arrivé et je l’ai attrapé. Je n’ai pas pu signer le contrat et ils ont trouvé quelqu’un d’autre.

Là, j’ai la chance d’être dans un process de recrutement avec la société Klaxoon. Si les derniers entretiens se passent aussi bien que les autres, j’irai chez le client final en Recherche et Développement avec un équipe de plus de 60 développeurs. 

En parallèle, je bosse bénévolement sur la création d’un site internet pour une petite association de Lyon. En même temps avec un médecin du CHU de Rennes, je prépare un application mobile et un site pour automatiser les protocoles de réanimation néonatale sur les calculs de temps et de doses. Ce projet n’est pas rémunéré mais il a pour vocation d’être présenté à des concours.

 

Tu vas présenter ce projet à quels concours  ?

Il y a des concours de différents collèges de médecine, des concours d’État et le concours Lépine. On va aussi voir si le collège de réanimation pédiatrique soutient le projet pour le pousser un peu plus loin. ?

 

Tu n’as pas l’air de t’ennuyer ! Tu as bénéficié des conseils de l’équipe placement ou tu n’as pas eu le temps puisque tu as trouvé un emploi avant la fin de ta formation ?

Si justement, j’ai eu de l’aide de Louise ! Je n’ai pas du tout postulé. Le premier travail que j’ai trouvé, j’ai créé un compte sur l’APEC et avec un profil Node.js et React, j’ai reçu beaucoup de propositions d’ESN. Quand j’ai vu les candidatures, j’ai demandé des conseils à Louise. J’ai eu un coaching privé sur LinkedIn et le CV.

Après 3h de coaching, j’ai eu l’appel de Klaxoon suite au conseil qu’elle m’a donné. Dès la première candidature, j’ai pu avoir des entretiens.

 

Comment se passent les entretiens pour Klaxoon du coup ?

La première étape, c’est un appel de 30 minutes pour me présenter et voir si nos attentes collent. Ils posent des questions atypiques pour savoir si on veut vraiment travailler chez eux.

Ensuite il y a un autre appel de 1 heure avec un recruteur qui m’a posé des questions sur mes envies pour vérifier que ça correspond bien à leurs attentes. Ce recruteur m’a présenté Klaxoon, leurs projets, leur organisation.

Vient le test technique, ce que je fais actuellement. C’est un projet sur une semaine : créer une application qui permet de conserver les favoris avec des contraintes. Si ça se passe bien après correction du projet, on est rappelés. Si ça se passe mal aussi d’ailleurs. C’est un appel avec un coach, un développeur qui fait de la veille et qui informe les salariés sur les nouvelles technologies. Si je ne me trompe pas, il y a un dernier entretien avec un autre développeur et un RH. C’est un peu long mais le travail a l’air cool chez eux. J’ai l’impression que quand on est chez le client final, il cherche à aller plus loin dans le processus de recrutement.

C’était une offre pour un bac +5 avec 3 ans d’expérience minimum mais c’est passé avec mon bac +2 et moins d’un an d’expérience.

Ils ont directement accroché avec ton profil alors ?

Quand j’ai été appelé la première fois, j’ai senti un peu de réticence à propos de React. Quand j’ai expliqué que j’aimais beaucoup Node.js et le back-end, leur comportement a un peu changé. On dirait que Node.js est une compétence plus rare. La majorité des ESN qui m’appellent c’est par rapport à Node.js. Le fait d’avoir un GitHub bien rempli avec pas mal de projets, ça aide à passer le cap aussi. 

formation développeur web
Pour vous démarquer auprès des employeurs, pensez au couvre-chef.

Tu leur as ouvert ton GitHub avec tes projets personnels dont tu m’as parlé ?

Oui, j’ai mis 3 projets de O’clock que j’ai poussé un peu plus loin et 9 projets perso dont 2 assez gros en Node et en React. Je n’ai pas pu leur ouvrir le projet du CHU mais ils savent qu’il existe. J’ai aussi ajouté la vidéo de présentation de l’Apothéose. 

Depuis mon premier jour chez O’clock, je fais des projets à côté pour montrer qu’en 6 mois, on peut sortir avec des compétences. On voit l’évolution entre le premier projet et le dernier.

Tu n’arrêtes donc jamais d’apprendre ?

Carrément, ça reste de l’IT et c’est important de rester à la page. On l’a vu dans les cours de O’clock. On est arrivés dans la formation React, sur un nouveau programme qui utilisait les hooks qui sont la nouveauté de React au lieu des class, ça fait partie de l’évolution. 

Aujourd’hui, un des trucs essentiels pour Klaxoon c’était les hooks. Ça montre qu’il y faut continuer d’apprendre. Avec l’apparition du nouveau framework de Google Flutter, qui permet de faire des applications natives, web et desktop avec un seul code, ça me donne envie de continuer à me former en Node.js et en React et rester prêt à faire une transition sur une autre techno comme celle-ci.

 

Tu profites des replays d’autres spés ? Par quel biais est-ce que tu continues à te former ?

Oui, j’ai regardé en partie le replay de la spé WordPress. Je trouvais ça pratique, rapide à mettre en place, il y a pas mal de possibilités et c’est possible de le lier à React. Ce sont des compétences pas mal recherchées dans les sociétés de communication. J’ai plus utilisé les fiches récap que les replays dans l’ensemble.

 

Tu as eu un parcours très varié, tu n’as pas peur de te lasser du métier de développeur un jour ?

C’est vraiment ce que je voulais faire depuis longtemps, je n’attendais que l’opportunité. Jusque-là ça me plaît beaucoup, j’ai du mal à voir le temps passé, la preuve avec mon retard pour l’interview aujourd’hui. J’ai vraiment envie de continuer sur cette route, le métier de développeur offre beaucoup d’opportunités de se spécialiser et de se reformer sur une autre techno ou sur des métiers transverses. Par exemple, commercial IT, c’est un métier en déficit national, il est possible de faire une POEI ou une formation interne pour aller vers ça. Il y a une possibilité d’évolution vers la direction d’entreprise aussi.

Avec ma double compétence en gestion et développement, ça m’ouvre plus de portes. Même si ça dure 5 ou 7 ans, je sais que je vais rester dans le domaine même si ce n’est pas exactement le même métier. 

 

Tu es confiant pour l’avenir ?

Au niveau du recrutement pour un développeur, j’ai entendu de tout. J’ai entendu que ça dépend de l’expérience, de la ville, que c’était simple, ou très complexe… De mon expérience sur le bassin rennais, sur Node.js, j’ai aucune crainte pour l’avenir. Tous les jours, je reçois deux trois appels de sociétés pour des propositions en Bretagne, à Nantes, à Paris ou ailleurs. Si j’ai envie d’être mobile, je trouverais.

Je suis dans un bassin qui recrute, sur une technologie en pénurie ici, qui grimpe fortement. Le plus dur, c’est de le montrer avec les tests techniques que j’ai bien le niveau. Mais je suis confiant, oui.

Si le développement vous plaît, c’est passionnant. Ça permet beaucoup d’opportunités sur sa carrière. On n’est pas figés sur un métier ou sur un type de structure. Très peu de métiers offrent ces possibilités.