Dans le cadre de la journée de la femme digitale, on a choisi de mettre en avant nos collaboratrices plutôt que d’évoquer une énième fois Ada, Margaret et autres pionnières de la tech. Voici donc la partie 2 de l’interview de nos formidables collègues qui ne manqueront pas d’inspirer la communauté !
Quels conseils donneriez-vous aux femmes qui hésitent à se lancer dans le digital ?
Virginie
Je leur dirais juste : « et pourquoi pas » ? Il n’y a aucune raison de ne pas le faire, j’ai trop longtemps hésité, ce n’est pas un problème car j’ai fait d’autres expériences professionnelles qui ont enrichi mon parcours mais c’est tellement dommage. On est légitimes et on n’a pas besoin d’être 100% geek, ni d’avoir bidouillé des PC dans son garage non plus pour se lancer dans les métiers du numérique. En plus c’est tellement vaste ! Il y a forcément un ou plusieurs métiers qui correspondent. Go go go !
Anaïs
Le conseil que j’aimerais donner à toutes les femmes qui hésitent à se lancer dans le digital, c’est simplement : allez-y ! N’attendez pas que tout soit parfait, n’attendez pas de vous sentir totalement prêtes ou légitimes, foncez. Vous avez votre place autant que n’importe qui, et c’est votre passion, votre curiosité et votre envie d’apprendre qui feront toute la différence.
Pensez à Ada Lovelace, pionnière de la programmation au XIXe siècle. Elle évoluait à une époque où les femmes n’avaient pas facilement accès aux sciences et étaient constamment confrontées aux préjugés sexistes. Pourtant, elle n’a rien lâché, elle a cru en son potentiel et a réussi à publier le tout premier algorithme destiné à être exécuté par une machin. Si elle a pu s’affirmer à une époque aussi difficile pour les femmes, alors vous pouvez largement réussir aujourd’hui !

Ne laissez personne vous faire croire que ce secteur n’est pas fait pour vous ou que vous n’y arriverez pas : vous êtes autant capables que n’importe qui. Alors faites-vous confiance, n’hésitez plus, et lancez-vous ! Vous avez tout à y gagner.
Fanny
De ne pas avoir peur : s’il y a hésitation, c’est qu’il y a un attrait, et c’est déjà beaucoup ! Le digital, ce n’est pas uniquement le cliché du geek en T-shirt dans une cave, c’est un domaine vaste et varié.
Il y a des métiers ultra créatifs comme le design UI/UX, d’autres plus orientés stratégie comme le product management, certains qui relèvent de la recherche et de l’innovation (intelligence artificielle, cybersécurité…), et bien sûr, des rôles techniques comme le développement ou l’administration système.
Le plus important, c’est de se donner la chance d’essayer. Il existe aujourd’hui plein de formations accessibles, que ce soit des bootcamps, des cours en ligne, ou des programmes de reconversion. Et surtout, il y a des communautés bienveillantes pour accompagner celles qui veulent se lancer.
Solène
Il ne faut pas hésiter, le digital, c’est pas un club fermé réservé au geek barbu avec 10 écrans dans sa cave 😄 ! On est sociables, on bosse en équipes, on est curieux, passionnés et super sympas !
Aurélie
Se demander – sérieusement – ce qui les retient. Est-ce la peur de ne pas être à la hauteur ? Ce sentiment-là existe et existera toujours. Pourtant, **nous sommes à la hauteur**.
Bien sûr, on trouvera toujours plus fort que soit (et dans 95% des cas, ce sera un homme, mais c’est statistiquement « normal »), mais c’est pareil dans n’importe quel domaine !
Le fait d’être une femme dans un métier du numérique n’est pas un handicap, ni un frein ! L’absence de motivation, de travail régulier, ça ce sont des freins réels. Mais si l’envie est là, et que la personne est prête à investir de son temps pour se former, alors je n’ai qu’une chose à dire : fonce et ne lâche rien ! 💪
Caroline
Eh bien d’y aller ! Les femmes ne devraient pas se poser la question de leur statut de femme quand elles envisagent un métier. Si leur hésitation vient de ça, ce n’est pas un sujet en fait. La bonne question, c’est plutôt de savoir si elles aiment ce métier, si faire naître quelque chose de lignes de code leur plait, si elles ont le goût à se former en permanence, si rester toute la journée devant un écran n’est pas quelque chose de pesant par exemple. Ce sont ça, les vraies questions, pas de se demander si on a sa place dans ce milieu en tant que femme.
Quelle est votre plus grande fierté ou réussite professionnelle ?
Virginie
D’être partie de rien niveau code (et ce après 45 ans) et d’avoir reçu des messages me disant que mon parcours était inspirant 🥰.
Anaïs
Je me sens légitime dans mon poste, légitime à créer des programmes, à développer des sites, à accompagner et à guider d’autres personnes dans cette passion. Ma plus grande réussite pro, c’est d’avoir avancé malgré les difficultés, de n’avoir rien lâché, et d’être parvenue à me hisser là où je suis aujourd’hui.
Fanny
Sans hésitation, le fait d’avoir accompagné des apprenants jusqu’à l’obtention de leur diplôme et leur premier job. Voir leur évolution, leur progression, et savoir que j’ai pu les aider à se sentir plus confiants, c’est une immense satisfaction.
Aurélie
D’avoir été embauchée chez O’clock ❤️
J’ai une sainte horreur des entretiens d’embauche et de la recherche de travail en général. J’ai quitté mon premier poste avec beaucoup de difficultés, parce que je savais qu’ensuite, je devrais chercher autre chose. C’était plus facile de rester freelance, mais même là, trouver des clients, c’était l’enfer pour moi. Me « vendre », à un employeur, à un client, ça m’a toujours demandé de puiser très loin dans mes ressources, et très souvent, je n’allais même pas au bout du processus.
Mais O’clock, quand j’ai fait une formation dans cette école pour une remise à niveau, j’en suis tombée amoureuse. L’école, le job de tuteur pédagogique, c’était un rêve professionnel, et c’était la première fois de ma carrière où je me sentais à 100% en adéquation avec un poste et un mindset d’entreprise. J’ai fini ma formation en mars 2022, passé mon TP en avril… et quand O’clock a recruté sur ce poste en septembre, je me suis investie à fond dans ma candidature comme jamais je ne l’avais fait avant 🙈 Je voulais ce poste de toutes mes forces, et je l’ai eu. C’est ma plus grande fierté et ma plus grande réussite : avoir dépassé mon syndrome de l’imposteur pour obtenir le poste dont je rêvais.
Comment voyez-vous l’avenir du numérique en termes d’inclusivité et d’innovation ?
Virginie
Ah ben j’ai tendance à me croire chez les Bisounours et je tombe souvent de haut quand je vois qu’aujourd’hui on peut encore manquer d’inclusivité (au niveau du genre mais aussi des différences, quelques qu’elles soient). La partie optimiste en moi retient surtout l’effort fait pour intégrer les notions d’inclusivité dans les référentiels des différents examens et j’espère donc que tout ce qui concerne l’accès au numérique pour le plus grand nombre deviendra aussi une évidence alors qu’actuellement il s’agit uniquement d’un choix… Quand on voit le nombre de lieux, numériques ou non, qui ne sont pas inclusifs, il y a encore du chemin à faire. Côté innovation, on voit également que les intelligences artificielles, notamment les IA génératrices ont des biais cognitifs et se retrouvent à manquer d’équité. C’est un travail de base à faire au niveau général. Quand on arrêtera de mettre des gens et des genres dans des cases, le reste en découlera.

Anaïs
Pour moi, l’avenir du numérique en matière d’inclusivité et d’innovation est vraiment très prometteur. On voit déjà aujourd’hui de nombreux efforts pour rendre ce secteur plus accessible à tous, peu importe le genre, l’origine ou le parcours. Je suis convaincue qu’à l’avenir, cette tendance va continuer à s’affirmer.
Le numérique va devenir encore plus ouvert, diversifié et inclusif, permettre à chacun d’apporter ses idées et sa créativité. C’est précisément cette diversité qui permettra une innovation toujours plus riche, plus pertinente, et plus audacieuse, on ne peut pas avancer autrement : l’inclusivité sera le moteur d’une innovation encore plus passionnante dans les années à venir !
Fanny
Le numérique a le potentiel d’être un vecteur d’inclusivité, mais il faut qu’on s’en donne les moyens. Il y a encore des biais dans les algorithmes, des écarts d’accès à la formation, et des freins à lever pour certaines populations. Mais je pense qu’avec une prise de conscience collective et des initiatives concrètes, on peut rendre la tech plus ouverte à toutes et tous. Côté innovation, l’intelligence artificielle et l’automatisation vont continuer à transformer nos façons de travailler, et il faudra être vigilant à ce que ça profite au plus grand nombre, sans creuser les inégalités.
Solène
Je pense que ça va dans le bon sens, l’innovation, c’est pas que des trucs futuristes, c’est aussi repenser comment on conçoit le web pour tout le monde. On parle de plus en plus d’accessibilité et ça devient plus naturel d’inclure une diversité de profils 💪
Aurélie
Il y a encore énormément de progrès à faire sur l’inclusivité, pas seulement pour les femmes d’ailleurs ! Mais pas encore assez de sensibilisation, j’ai l’impression… Ça donne pour l’instant l’impression que seules les femmes se préoccupent vraiment de l’inclusion des femmes, que seules les personnes avec un handicap se soucient de la représentation des personnes avec un handicap dans la tech… Je rêve d’un avenir numérique où tout le monde est pris en compte, et où les innovations permettraient de niveler la qualité par le haut 🤩
Qui est votre icône féminine de la tech ?
Virginie
Ah ben là je vais peut-être surprendre, ou pas … mais au lieu de citer des figures historiques je vais plutôt citer non pas une mais plusieurs femmes qui sont aussi des alumni O’Clock. Elles montrent le chemin et apportent beaucoup à la communauté par leurs podcasts, vidéos, conférences etc. avec un enthousiasme débordant, beaucoup d’énergie solaire et de bienveillance. Elles sont épatantes !
- Abeba Ngwe qui a fondé il y a 4 ans Alors on dev et qui a publié il y a quelques mois le livre « Réussir ses tests techniques en développement web » (Et qu’on a eu la chance d’accueillir en « Api Hour » l’an passé !)
- Stella Chazelles, qui fait du mentorat et vient de changer de voie pour aller vers le design produit.
- Sergès Goma, qui anime des conférences à l’international dont une qui s’appelle « evil tech: how devs became villains » (so in english, of course).
- Hélène Nguyen, qui ne s’arrête jamais, qui contribue à la communauté postgres France et à l’open source, le tout dans un super anglais !
… pour ne rester qu’au niveau des alumni mais bien d’autres sont tout aussi inspirantes.
Anaïs
Ada Lovelace reste clairement mon icône favorite, mais il y a plein d’autres femmes hyper inspirantes dans la tech ! Par exemple, Margaret Hamilton, qui a développé les logiciels embarqués des missions Apollo pour la NASA et a été déterminante pour envoyer l’homme sur la Lune.
Et toutes les femmes qui militent pour l’égalité des femmes dans la tech ! Toutes ces femmes qui, chacune à leur façon, ont marqué leur époque en apportant quelque chose d’unique au numérique. Elles prouvent clairement qu’on a totalement notre place dans ce secteur !
Fanny
Ada Lovelace, forcément ! Elle a posé les bases de la programmation bien avant que ça devienne un métier. Et plus récemment, des figures comme Reshma Saujani (fondatrice de Girls Who Code) font un super boulot pour rendre la tech plus accessible aux femmes.
Solène
Maggie Appleton ! C’est une designeuse qui vulgarise des concepts tech avec des illustrations hyper jolies et créatives 😍 J’adore son univers visuel et ses idées de métaphores, je montre souvent ses schémas en cours.
Aurélie
Je n’ai pas vraiment d’icône en particulier, pas de personnes connues en tout cas. J’admire de façon globale les femmes qui prennent les devants pour parler de sujets techniques, parce que oui, on sait qu’il y a des préjugés.
Mais j’ai quand même une « icône » si on peut dire ça comme ça parmi mes collègues, en tout cas une certaine admiration pour l’étendue de ses connaissances et sa capacité à résoudre le moindre bug en deux temps trois mouvements. C’est marrant d’ailleurs, parce que des collègues doués côté technique, on en a plein chez O’clock ! Pourquoi j’ai de l’admiration pour une collègue féminine dans ce cas, et que pour les autres c’est juste « normal » ? Je participe sans doute malgré moi à la différenciation hommes-femmes dans la tech 😭
Si vous pouviez apprendre une nouvelle compétence tech en un instant, laquelle choisiriez-vous ?
Virginie
Ah ah ah, c’est dur comme question ! Il y a trop de choses extras … « fais ton choix Virginie… » : je crois que ça serait le hacking éthique.
Anaïs
Tout ce qui a trait aux robots boostés à l’IA, c’est un domaine ultra fascinant !
Fanny
Probablement tout ce qui touche au machine learning et à l’IA, parce que c’est un domaine passionnant et qui évolue super vite. Ça ouvre des perspectives énormes, et c’est utilisé dans plein de domaines différents, du développement aux sciences, en passant par l’éducation.
Solène
L’IA. C’est un domaine super intéressant, ça évolue tellement vite et ça va probablement transformer le monde tech !
Et puis si Terminator arrive demain ça peut être cool de savoir le désactiver 😉
Aurélie
Eh bien, il y a des tas de choses que j’ai envie d’apprendre (ou de savoir, en tout cas ! 😂) mais l’apprentissage faisant partie du plaisir, je ne sais pas trop laquelle j’aimerais maîtriser comme ça… Sans doute ce qui concerne les systèmes et réseaux, où j’ai toujours eu du mal… Genre notre filière TSSR/AIS en 5 minutes, ça me plairait bien 🤩
Caroline
La cybersécurité… mais c’est vaste, c’est plus qu’une compétence !
Pour finir cette interview, une anecdote amusante ou un moment marquant que vous aimeriez partager ?
Virginie
Heu non, je crois que j’ai assez parlé 😅🙊
Anaïs
Je profite de cet encart pour remercier mon professeur de développement en BTS. Il a été un vrai moteur, un guide, et il m’a poussée à ne rien lâcher et à aller jusqu’au bout de mon envie de devenir développeuse, malgré les difficultés. C’est grâce à lui que j’ai eu le déclic, que j’ai appris à croire en moi. Je me souviendrai toujours du jour où il m’a dit qu’il croyait en moi et que je devais avoir confiance moi aussi. Ça reste à ce jour le moment le plus marquant de tout mon parcours dans le développement.
Fanny
Je me souviens d’un jour où un apprenant m’a demandé en plein cours : « Mais en fait, vous êtes une IA, non ? » Apparemment, le fait que je sois capable de répondre rapidement à toutes ses questions techniques lui semblait suspect. J’aurais adoré pouvoir dire que j’étais un chatbot super évolué, mais non, c’est juste l’expérience et les habitudes qui parlent ! 😆
Aurélie
Pour reparler de ma candidature chez O’clock, quand je disais que je m’étais sur-investie dedans, je suis allée jusqu’à me déguiser pour faire une fausse interview avec un formateur de l’école, qui a été mon formateur quand j’étais apprenante, et qui est toujours chez O’clock aujourd’hui. Cette interview a été intégrée dans mon Confessionnal. Je ne sais pas si c’est ce qui a permis que je sois embauchée, mais mon test technique ayant été qualifié de « très scolaire », ça me plaît de le croire 😂
Quand j’y repense aujourd’hui, j’ai encore du mal à croire que j’ai vraiment osé faire ça, ce n’est pas du tout dans mon caractère 🙈
Merci chères collègues pour vos précieuses réponses ! Et on espère que leurs témoignages seront pour les lectrices (et lecteurs !) une source d’inspiration. Pourquoi pas vous ?