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La formation en alternance s’en va (pour mieux revenir) 

2019-03-18
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 En 2019, nous avions prévu deux sessions de formation en alternance. Après mûre réflexion, nous avons décidé de les annuler. On vous explique pourquoi. Et on va même vous expliquer pourquoi on vous explique.

Parlons contexte

Si nous allons vous expliquer pourquoi nous décidons de retirer la formation en alternance de notre catalogue, il nous semble tout aussi judicieux de vous expliquer pourquoi nous l’y avons introduite.

On vous parle d’un temps que les moins de 7 mois ne peuvent pas connaître : le 17 septembre 2018, date de lancement de Meteor, la première promotion d’étudiants qui passera une année à jongler entre cours en téléprésentiel et travail en entreprise.

Si nous fomentions depuis bien longtemps la mise au point d’une formation en alternance, nous avons quelque peu accéléré le développement du programme pédagogique car nous étions soutenus par la région Île-de-France, enthousiaste à l’idée de voir, en 2018, la sortie d’un programme de formation en alternance innovant.

De notre côté, nous étions très heureux de collaborer avec la région, d’autant plus que le format en alternance nous était énormément demandé par les futurs étudiants qui y voyaient l’aubaine de pouvoir associer télé-apprentissage et travail.

Comme dit plus haut, nous avons donc travaillé de longs mois à l’élaboration du programme, à l’accréditation pour un Titre Professionnel adapté, mais aussi au recrutement des futurs formatrices et formateurs.

Au bout de quelques mois sortait Meteor, une promotion avec de grandes ambitions.

Premières sessions, premiers doutes…

Une fois cette première session de formation en alternance annoncée, ce sont littéralement plusieurs centaines d’inscriptions que nous avons reçues.

OK, vous appréciez apparemment la démarche.

Si l’organisation de cette première occurrence s’est faite non sans difficultés, nous remarquions déjà un petit souci : la question des prérequis. Nous avions en effet pensé le programme à destination des débutants. Or, les entreprises ont besoin majoritairement d’alternants ayant déjà quelques bases. Même si celles-ci s’apprennent assez vite, la recherche d’entreprise n’était pas une partie de plaisir.

yoda

« Ah si si, je vous assure, ça sent quelque chose là…»

Nous avons donc remédié à ce problème en retravaillant le programme pour la seconde formation en alternance : Pulsar. Ici, on augmente le niveau exigé dans les prérequis pour avoir beaucoup plus de candidats opérationnels pour les entreprises (opérationnel comme un jeune étudiant peut l’être, évidemment).

Petit hic, notre école et nos formations s’adressant majoritairement à des néophytes, les étudiants avec de bonnes bases sont difficilement trouvables. Le profil est d’ailleurs plutôt rare : soit on a des bases et l’on continue à apprendre dans ce même schéma d’apprentissage qui nous a apporté ces mêmes bases ; soit on ne sait rien et on se dirige vers une formation destinée aux débutants.

Qu’à cela ne tienne, on a également travaillé à corriger ce souci en proposant une formation courte et intensive (trois mois que l’on appelle le Socle) destinée à ceux qui veulent apprendre ces bases avant de poursuivre en alternance. En prime et pour mieux s’adapter aux besoins des entreprises, nous avons décidé de changer le rythme de l’alternance.

Nous avions trouvé la bonne formule et effectué les bonnes modifications. Pulsar se déroulait aussi bien, voire mieux, que Meteor. Les étudiants étaient satisfaits, les entreprises également.

Sauf qu’en interne, nous n’étions toujours pas convaincus…

Un entre-deux pas simple à gérer

L’entre-deux, c’est bien quand on parle de cantal. Mais en terme de prérequis et de formation, c’est jamais bon.

On se retrouvait avec deux types d’étudiants :

  • Ceux qui avaient fait les 6 mois de formation en continu et qui, eux, n’avaient pas de mal à trouver une entreprise pour un CDI. Après avoir acquis de bonnes bases et s’être spécialisé sur une techno, le coaching à l’emploi conclut l’affaire. Touchdown.
  • Ceux qui avaient suivi le Socle étaient compétents pour continuer sur l’alternance… mais se rendaient compte qu’ils avaient peut-être autant voire plus de chances de trouver un CDI en continuant à se former. Vu la pénurie de compétences, la plupart des entreprises recherche directement en CDI. Ces étudiants préféraient donc (à juste titre) poursuivre la formation avec la phase de spécialisation et de projet, afin de pouvoir directement y prétendre.
cantal

Le seul entre-deux souhaitable : entre 2 et 6 mois d’affinage.

La place pour l’alternance devenait de plus en plus étriquée et presque vide de sens. Même si cette formation attirait du monde (et en attire d’ailleurs toujours), nous ne voulions faire persister un système qui engendre fatalement de la frustration. Nous avons donc décidé de suspendre l’alternance.

L’alternance part pour mieux revenir

Vous remarquerez que nous parlons de suspension et non pas d’annulation. Nous croyons toujours au format en alternance. Mais force est de constater que notre formule n’est pas encore au point.

Nous préférons alors annuler les deux sessions de l’année 2019 pour travailler sur une refonte complète de l’alternance : sur le plan pédagogique bien sûr, mais aussi sur la constitution d’un réseau d’entreprises qui soutiendrait davantage notre démarche. Tout ceci prend du temps et nous vous tiendrons au courant de l’alternance, nouvelle version.

Le travail effectué n’a pas été vain puisque beaucoup de notions développées dans le programme seront réutilisées pour les futures formations en continu que nous allons mettre en place très prochainement. Car oui, notre catalogue de formations va prendre un peu de poids dans les prochaines semaines : « stay tuned », comme disent les startups.

Ah oui, petite précision : bien que nous suspendions les futures rentrées en alternance, rien n’est remis en cause pour les promotions qui sont actuellement en formation en alternance (Meteor et Pulsar). Les cours sont évidemment toujours assurés, tout comme le suivi pendant la période en entreprise et le placement final en entreprise. Rien ne change !

Pourquoi on vous dit tout ça ?

Pour conclure cette article confession, on voulait vous expliquer pourquoi on prend la peine de vous expliquer ce qui semble appartenir à de la tambouille interne. Bah justement, pour que ce ne soit plus « interne ».

Dans le monde pro, et surtout dans le domaine de la formation, l’opacité est une espèce de tradition. On n’a pas bien l’habitude de communiquer sur les changements. Bon, parce que communiquer, ça prend du temps déjà, mais surtout parce que ça n’intéresse pas spécialement le public.

On change deux lignes dans un programme, on intervertit deux dates de formation, on fait sauter une notion pour en introduire une autre : tout cela s’apparente à du détail que le secteur de la formation ne juge pas important de dévoiler.

struggle
« Si je dis tout, j’passe pour un loser, si j’dis rien, je suis un menteur. Le choix est pas simple…»

Eh bien nous, on n’est pas d’accord avec ça. On estime que c’est important d’être transparent là-dessus. Si quelque chose bouge dans l’école et que ça impacte de près ou de loin les étudiants, il faut que l’on vous le dise. D’autant plus que le secteur de la formation se paie la réputation d’être opaque sur son organisation. Réputation qui est loin d’être usurpée et que nous n’avons absolument pas envie d’embrasser.

Parlons de l’échec

Aussi, c’est une bonne occasion de parler de l’échec. On ne va pas se mentir, le fait de suspendre la formation en alternance est vécu comme un petit désaveu. C’est vrai, on aurait bien aimé que ça fonctionne, comme la formation de 6 mois. Malheureusement, ça ne s’est pas passé comme on le prévoyait.

Et ça, ce petit caillou dans la chaussure : c’est ce sur quoi devrait reposer la pédagogie. Envisager l’échec comme une étape logique dans la construction d’un projet est beaucoup plus sain que simplement éluder son existence. Et surtout, plus important que d’en faire l’expérience, c’est d’en parler. Sur le chemin de la réussite, l’échec est une étape obligatoire.

Ouais, la dernière phrase sonne comme les gourous de LinkedIn :  c’est le signe qu’il faut s’arrêter. Mais vous avez compris l’idée : l’échec, c’est une thématique forte en pédagogie et un élément psychologique clé à dompter. Nous parlerons davantage de l’échec dans les futurs articles car il y a beaucoup à en dire.

Merci de nous avoir lu. Pour tous les futurs étudiants qui s’étaient positionnés sur la prochaine promo en alternance, vous serez tous pris au cas par cas pour vous proposer une solution adaptée. La team admissions se tient prête à vous aider au maximum !